La sécurité alimentaire est un enjeu décisif pour l’Etat égyptien. Des plans sont fixés par le Gouvernement pour garantir la sécurité alimentaire. L’Etat redouble ses efforts pour à la fois assurer un stock stratégique sécurisé des produits de base et de contrôler les prix sur fond de la crise actuelle sur les marchés mondiaux. Dans ce contexte, l’agriculture contractuelle se dessine comme une solution.
L’agriculture contractuelle est un accord entre les agriculteurs et les firmes agro-alimentaires ou de commercialisation, ou les deux. L’accord porte sur la production et la fourniture de produits agricoles selon des accords à terme, fréquemment à des prix préétablis. L’accord engage aussi l’acheteur à apporter, dans une certaine mesure, un soutien à la production par le biais, par exemple, de fournitures d’intrants et de conseils techniques. Ces accords se basent sur un engagement réciproque : l’agriculteur fournit une denrée spécifique dans des quantités et selon les normes de qualités déterminées par l’acheteur; la société soutient la production de l’agriculteur et achète cette denrée.
Le Gouvernement égyptien cherche actuellement à encourager l’agriculture contractuelle. Le ministère de l’Agriculture envisage de créer une entité qui traite les questions agricoles contractuelles et de l’importation des produits de base en cas de nécessité. Cette entité aurait un rôle principal dans le contrôle et la stabilisation des prix sur le marché local.
Un intérêt particulier est accordé à des cultures spécifiques : le maïs et le soja. Il s’agit de compenser les pénuries causées par les guerres russo-ukrainiennes qui ont bouleversé les marchés d’huiles et de fourrages. En encourageant l’agriculture contractuelle, les agriculteurs seront appelés à cultiver en particulier le maïs, le soja et le tournesol.
Avantages pour l’agriculteur
Le principal avantage d’un accord sous contrat pour les agriculteurs est que le
promoteur s’engage normalement à acheter un produit cultivé qui respecte les paramètres de qualité et de quantité spécifiés. Les contrats peuvent aussi fournir aux fermiers un accès à toute une gamme de services techniques, de gestion et
de vulgarisation qu’il ne serait pas autrement possible d’obtenir. Les cultivateurs peuvent utiliser le contrat en guise de garantie pour obtenir des crédits auprès
d’une banque commerciale en vue de financer des intrants, indique la FAO.
Beaucoup d’accords contractuels offrent, outre la fourniture d’intrants de base
comme les semences et les engrais, un appui considérable à la production. Les
promoteurs peuvent aussi pourvoir à la préparation du sol, à la culture et la
moisson des champs et fournir gratuitement la formation et la vulgarisation.
Ces derniers procèdent ainsi pour être sûrs que l’on appliquera de bonnes
méthodes de production qui permettront d’atteindre les rendements projetés
et d’obtenir les qualités requises. On court cependant le risque que de tels
accords conduisent l’agriculteur ou l’agricultrice à n’être guère plus qu’un
ouvrier agricole sur sa propre terre.
Les compétences que l’agriculteur acquiert par le biais de l’agriculture
contractuelle peuvent comprendre l’utilisation efficace des ressources agricoles, de meilleures méthodes d’application des produits chimiques et des engrais, une connaissance de l’importance de la qualité ainsi que les caractéristiques et les exigences des marchés d’exportation.
Conditions de réussite
En agriculture contractuelle, la première des conditions préalables est que
tout investissement puisse être rentable. Après avoir identifié un marché
potentiellement lucratif, le promoteur estime ensuite si les agriculteurs
contractuels peuvent approvisionner ce marché avec profit. Un marché doit pouvoir rester rentable à long terme.
Le promoteur doit s’assurer que les agriculteurs auront des revenus nets
supérieurs à ceux qu’ils auraient obtenus dans d’autres activités, avec le même
risque ou un risque inférieur. Les promoteurs devront calculer des rendements
réalistes afin de prévoir si la production des agriculteurs est rentable aux prix
qu’ils peuvent payer. Bref pour que l’agriculture contractuelle soit une réussite, le promoteur et l’agriculteur doivent réaliser un bénéfice.
Soutien à l’agriculteur
Il importe également de souligner le bond au niveau des services offerts aux agriculteurs. Ce qui rime avec les efforts déployés par l’Etat au dossier de la sécurité alimentaire. L’Etat déploie depuis plusieurs années d’énormes efforts pour améliorer le secteur agricole. Les nouveaux projets de production agricole feront passer la superficie des terres agricoles en Egypte de 9 millions de feddans actuellement à 14 millions de feddans.
Le principal objectif de ces projets agricoles est de combler le fossé entre la production et l’autosuffisance en produits stratégiques, surtout dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine et ses répercussions sur l’économie mondiale.
La direction politique s’attache actuellement à assurer le maximum de soutien au secteur agricole et aux agriculteurs, et de continuer à développer le système d’agriculture contractuelle afin d’encourager l’expansion des cultures stratégiques.