Situé au cœur de la ville historique du Caire, proche des grandes mosquées Al-Husayn et Al-Azhar, au contact du quartier populaire de Gamâliyya, le Khân al-Khalîlî, bien que transformé considérablement, notamment aux XIXe et XXe siècles, est considéré comme le plus ancien souk du Caire. C’est aussi un lieu symbolique de la vieille ville, médiatisé par une œuvre éponyme du romancier Naguib Mahfouz. La visite du Khân al-Khalîlî, présenté comme un archétype du souk oriental, est incontournable pour des voyageurs au Caire, il est ainsi devenu un espace emblématique de l’avènement du tourisme de masse en Egypte, et c’est à ce titre qu’il a été la cible de deux attentats terroristes meurtriers, en 2005 et en 2009. Sur la base d’une trame composite d’environ un millier de locaux sur rue, essentiellement consacrés à la vente, le Khân al-Khalîlî est un espace commercial très dense où dominent l’orfèvrerie et la bijouterie, activités anciennement présentes, lesquelles connaissent aujourd’hui un renouvellement et une expansion, de même que les récents ” bazars “, échoppes dévolues à la vente d’une gamme diversifiée de produits destinés à la clientèle touristique. À la croisée géographique de quartiers spécialisés dans des activités de production et de vente diverses (textile, cuivre, aluminium, marqueterie, etc.), le Khân al-Khalîlî est aussi une illustration et une vitrine des tendances de l’évolution d’anciens quartiers centraux du Caire, de la concurrence et de la dynamique des activités économiques et de leurs multiples traductions dans les métamorphoses du paysage urbain. Enfin, le Khân al-Khalîlî fait figure de référence et est devenu une icône, le toponyme étant réutilisé pour qualifier nombre de boutiques ou d’espaces commerciaux contemporains, ailleurs au Caire et en Egypte