Si la stigmatisation persiste envers les personnes obèses ou en surpoids au sein de la société, les scientifiques qui travaillent sur les causes de cette maladie éminemment complexe découvrent un peu plus chaque jour qu’elle ne relève pas d’un manque de volonté. Dans la majorité des cas, c’est un agrégat de facteurs complexes, souvent génétiques, qui en est à l’origine. Revenons un peu sur ce que les sciences du vivant ont pu mettre en évidence sur ce sujet ces dernières années. Rappelez-vous cette campagne très récente de publicité de la chaîne de salle de sport Vita Liberté. Elle mettait en scène une femme avec le slogan suivant : « Vous êtes grosse et moche ? Payez 19 euros 90 et soyez seulement moche ! » L’objectif de cet article n’est pas de s’attarder sur le caractère stigmatisant de ce slogan, qui semble assez évident. C’est autre chose que j’aimerais vous faire remarquer avec cet exemple. L’affiche de Vita Liberté sous-entend qu’en souscrivant un abonnement chez eux, il sera possible de perdre du poids. Nous avons là, en 2015, un relent du célèbre « manger moins, bouger plus », résonnant comme la recette miracle contre l’obésité. Si les effets de l’activité physique sur la santé et sur la perte de poids sont bien documentés, il n’en reste pas moins que s’investir durablement dans un sport n’est pas qu’une question de choix. En effet, certains gènes peuvent influencer le plaisir que nous allons prendre à pratiquer une activité physique. C’est un fait parfaitement illustré dans la nouvelle Eugène de Greg Egan où un médecin propose à des parents d’influencer le plaisir que ressentira leur enfant en pratiquant une activité physique en modifiant quelques gènes. Aussi, notre milieu social de même que notre zone géographique détermine l’accès à une pratique sportive. Pourtant, les gènes qui influencent fortement la survenue de l’obésité semblent agir au niveau de la régulation de l’appétit. Une récente revue de la littérature parue dans Nature Genetics revient sur la découverte des gènes jusqu’à la compréhension des voies métaboliques associées.