Par Chérif Amer

Dans mon esprit, le mois de septembre est différent par rapport aux autres mois de l’année. Enfant, je détestais les contraintes qu’il m’imposait à l’arrivée de la saison hivernale et au début de l’année scolaire. Quant au monde des adultes, ce mois avait également sa particularité : dans la presse, je pouvais lire des thèmes importants comme la disparition du Président Gamal Abdel Nasser. Il avait des rêves sincères qu’il n’a pas pu réaliser, il s’est brisé et avec lui tout un pays lorsque ses habitants ont accepté d’être fusionnés en sa personne. Alors, des images l’adulent d’autres le maudissent. Et d’autres images qui évoquent celui qu’on a surnommé « Al-Ostaz » (Le Maestro).
Des célébrations à l’occasion de son anniversaire, des photos qui remplissent les journaux, des articles et des éditoriaux sur la vie d’un homme qui était synonyme d’influence. C’est l’homme que j’ai découvert à ma jeunesse et dont l’expérience est devenue le symbole de l’impossible. Il est d’ailleurs devenu une obsession de tous ceux qui ont cherché à reproduire son exemple, mais qui ont échoué.
Septembre s’est écoulé chaque année et septembre 2023 a annoncé le centenaire de sa naissance.
Je suis – en tant que lecteur et journaliste – un de ceux qui ont subi son influence. J’ai toujours été fasciné par sa capacité à recevoir des jeunes à l’âge de ses enfants et petits-enfants. Il avait toujours cette confiance de raconter, d’exposer ses idées.
Cette année, sa famille ainsi que l’Association qui porte son nom célèbrent le centenaire de sa naissance. Il en est de même pour moi ainsi que pour d’autres. Tous essayent de tracer des images qui garantissent le renouvellement comme il l’a toujours recommandé. Avec l’anniversaire de sa naissance, il y a tant de questions qui surgissent, des questions qu’il a lui-même encouragé à poser.
Au mois de septembre 2023, je suis réchauffé à l’idée d’images du passé, ainsi que d’autres images qui réchauffent mon quotidien. Monsieur Haykal, (Mohamed Hassanein Haykal), surnommé le Maestro, est parti alors que les questions sont toujours en suspens. On dirait que tu es parti de notre monde en les laissant sans réponse de manière préméditée.
Article publié au quotidien Al-Chorouk, le mardi 19 septembre 2023