Par: Marwa Mourad
Huit ans après Station Eleven, son bestseller traduit dans plus de trente langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires, la Canadienne Emily St. John Mandel revient à la science-fiction avec son très beau nouveau roman, La Mer de la tranquillité. Elle s’y approprie avec subtilité le thème du voyage dans le temps et nous offre un récit aussi émouvant que stimulant.
Qui est Emily St. John Mandel ?
Nationalité : Canada
Né(e) à : Comox, Colombie-Britannique , 1979
Emily St. John Mandel est une romancière canadienne anglophone. Elle passe son enfance sur l’île de Denman. Elle s’inscrit à une école de danse de Toronto, The School of Toronto Dance Theatre, puis vit un temps à Montréal, avant de s’installer à New York. Elle est aujourd’hui mariée et vit à Brooklyn avec son mari et sa fille.
Son premier roman, “Dernière Nuit à Montréal” (Last Night in Montreal), a été finaliste du ForeWord Magazine’s 2009 Book of the Year. “On ne joue pas avec la mort” (The Singer’s Gun, 2010), son deuxième titre traduit en France, remporte le Prix Mystère de la critique en 2014. Son troisième roman, le premier publié au Canada, est “Les Variations Sebastian” (The Lola Quartet, 2012).
Elle publie en 2014 “Station Eleven”, un roman dystopique se déroulant dans un monde post-apocalyptique après qu’un virus a ravagé la Terre. Cela lui vaut des nominations aux PEN/Faulkner Award et Baileys Women’s Prize for Fiction, ainsi que d’être finaliste du National Book Award 2014.
De quoi il s’agit ?
Emily St. John Mandel renouvelle le thème classique du voyage dans le temps à sa manière unique, dans une histoire envoûtante qui entremêle époques et personnages jusqu’au vertige. Quel est cet étrange phénomène qui semble se produire à diverses époques et toujours de la même façon ? Dans les bois de Caiette, au nord de l’île de Vancouver, des gens entendent une berceuse jouée au violon, accompagnée d’un bruissement évoquant un engin volant qui décolle. L’expérience est intense mais brève, au point que l’on pourrait croire à une hallucination. En 2401, sur une des colonies lunaires, l’institut du Temps veille à la cohésion temporelle de l’univers. Une brillante physicienne nommée Zoey s’interroge sur des anomalies qui la perturbent. Le monde tel qu’il existe ne serait-il qu’une simulation ?
Quel en est le but ?
Emily St. John Mandel explore les hypothèses du voyage dans le temps, des univers parallèles, de la théorie de la simulation. Mais la force du roman est, plus que tout, son empathie. Il déploie toute la puissance du possible en misant sur la tendresse — comme une force tranquille, mais bien concrète. La Mer de la tranquillité explore notre humanité. Et Emily St. John Mandel en profite pour se confier sur la vie d’écrivaine, avec un personnage qui lui ressemble étonnamment. Dans La mer de la tranquillité, son dernier roman, l’écrivaine canadienne propose sa mosaïque narrative de loin la plus ambitieuse pour poursuivre une réflexion sur l’absence de choix et l’illusion de liberté, utilisant l’amplitude et la créativité que permet la science-fiction pour mieux creuser les sillons de l’intime.