L’ambassadeur Ahmed Abou Zeid, porte-parole officiel et directeur de la diplomatie publique au ministère égyptien des Affaires étrangères, a déclaré que Sameh Choucri, ministre des Affaires étrangères, a reçu un appel téléphonique d’Antony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, pour discuter des développements dans la bande de Gaza.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a précisé que Sameh Choucri et son homologue américain ont discuté en profondeur des dimensions humanitaires et sécuritaires des opérations militaires israéliennes dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, et de la domination israélienne du côté palestinien du passage de Rafah, ainsi que de l’interdiction de l’entrée de l’aide humanitaire. Sameh Choucri a renouvelé auprès de son homologue américain l’accent mis sur les graves conséquences humanitaires qui toucheront plus de 1,4 million de Palestiniens en raison de la fermeture du passage de Rafah et de la poursuite des attaques israéliennes à grande échelle, soulignant la nécessité de rétablir l’accès à l’aide qui a été interrompue ces derniers jours dans la bande.
Dans un contexte similaire, l’ambassadeur Abou Zeid a révélé que Sameh Choucri a informé son homologue américain des graves menaces sécuritaires découlant de la poursuite des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, notamment dans la ville de Rafah, et de la menace sérieuse que cela représente pour la stabilité de la région. Les deux ministres ont également souligné l’importance de rouvrir les passages terrestres entre Israël et la bande de Gaza et d’introduire suffisamment d’aide humanitaire pour répondre aux besoins urgents de la population du territoire, réaffirmant leur opposition aux tentatives de déplacement des Palestiniens en dehors de leur territoire.
En conclusion de l’appel, les deux ministres ont convenu de poursuivre les consultations et la coordination étroite sur l’ensemble des développements de la crise dans la bande de Gaza, et de soutenir les moyens efficaces pour contenir ses répercussions, et d’empêcher l’escalade et l’extension de la violence à d’autres parties de la région.
En effet, la poursuite des attaques menées par Israël contre les Palestiniens provoque l’intervention de l’Égypte pour soutenir le procès intenté par l’Afrique du Sud contre l’Etat occupant devant la Cour internationale de justice (CIJ) et ce en lien avec la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, a déclaré Ahmed Abou Zeid, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Lors d’une intervention téléphonique sur la chaîne d’information Sada al-Balad, il a indiqué dimanche que la Convention sur le génocide définissait évidemment les actes qui relèvent des crimes génocidaires, dont beaucoup sont commis par Israël; soit en imposant du blocus, ou en accroissant la famine et les homicides.
Israël, en tant qu’Etat occupant, assume des responsabilités juridiques consistant à ne pas déplacer la population hors de leurs zone d’habitation ou de leur territoire, à assurer l’accès des civils à l’aide humanitaire, et à cesser de détruire les maisons et les infrastructures, a-t-il pointé.
L’Égypte a mis en garde à plusieurs reprises contre le danger de l’invasion de la ville palestinienne de Rafah, étant donné que la densité des Palestiniens dans cette zone et leur évacuation de la ville, à la lumière du manque d’un refuge sûr à l’intérieur de la bande de Gaza, entraînera une réalité invivable à l’intérieur de l’enclave palestinienne, a précisé le porte-parole.
Il a aussi réitéré la position de l’Égypte rejetant le déplacement forcé des Palestiniens, faisant état du rejet de la part de la communauté internationale de ce même plan, en le considérant comme une violation du droit international ainsi que des engagements d’Israël en tant que puissance occupante.
L’Égypte s’efforce d’assurer l’acheminement de l’aide humanitaire à la population de Gaza, a-t-il affirmé.
Le terminal de Rafah représente la principale bouée de sauvetage dont dépend la bande de Gaza, et toute tentative par Israël visant à fermer ce post-frontière ou empêcher l’entrée de l’aide via ce terminal contribue à renforcer la politique de blocus que rejette l’ensemble de la communauté internationale, a martelé Abou Zeid.
Ce qui s’est passé au terminal de Rafah du côté palestinien traduit l’insistance d’Israël d’assiéger la bande de Gaza de tous côtés et de créer une situation humanitaire insupportable à l’intérieur de l’enclave palestinienne, et c’est inacceptable pour l’Egypte, qui est en train d’intensifier ses communications en vue de parvenir à des solutions à cette crise, a-t-il ajouté.