L’Égypte antique, avec ses majestueuses pyramides, ses hiéroglyphes énigmatiques, et ses divinités félines, nous offre une fenêtre fascinante sur une civilisation à la fois avancée et mystique. Les traces qu’ils ont laissées, des fresques murales aux offrandes dans les tombes, nous révèlent une partie de leur vie quotidienne. Cependant, une question demeure : que mangeaient les Égyptiens de l’Antiquité ?
Des analyses archéologiques poussées, notamment l’étude des restes de graines et de pollens découverts sur des sites anciens, nous donnent des indices précieux sur les habitudes alimentaires des contemporains de Ramsès II et Akhénaton. Les peintures et fresques retrouvées, souvent représentatives des repas des personnages importants, pourraient ne pas refléter fidèlement la diète de la majorité de la population.
L’analyse isotopique
Pour comprendre les habitudes alimentaires de la « classe moyenne » égyptienne, une équipe de chercheurs français a mené une analyse isotopique sur des tissus de momies égyptiennes, datés de plusieurs périodes (de 1 500 à 5 500 ans), provenant de régions telles que Thèbes, Antinoé, et Eléphantine. Le médecin et microbiologiste Jean-Pierre Flandrois, participant à cette étude, explique : « Lorsque nous ingérons des aliments, ils sont transformés par notre organisme, puis on en retrouve des traces plus tard dans nos os, nos cheveux, nos cartilages. Le blé, par exemple, fixe de l’azote pris dans le sol et du CO2 pris dans l’air. Après transformation, différents isotopes de carbone, d’azote ou d’oxygène peuvent être retrouvés. Ils nous indiquent quels types d’aliments ont été consommés. »
Les résultats de cette analyse révèlent que le blé, l’orge, ainsi que des légumes comme les pois et les fèves étaient des aliments courants. Bien qu’ils consommaient également des œufs et des produits lactés, la viande et même les poissons, comme les perches du Nil, étaient rarement au menu, ce qui suggère qu’ils faisaient peut-être l’objet d’un tabou alimentaire, suivant https://www.leparisien.fr.
Durant plusieurs millénaires, les habitudes alimentaires des Égyptiens sont restées remarquablement stables. Ce n’est qu’avec l’arrivée de la culture grecque que des changements notables ont eu lieu, avec une transition vers un régime méditerranéen et une utilisation accrue de l’huile d’olive.
Les aliments de base : pain et bière
Le pain et la bière étaient les piliers du régime alimentaire égyptien. Fabriqués à partir de l’orge et de l’amidonnier, ces aliments étaient omniprésents. On a retrouvé près d’une vingtaine de sortes de pains, variées en forme et en composition. Ces pains, parfois aromatisés avec des épices ou farcis de bouillis de légumes, étaient souvent préparés par les femmes qui broyaient le grain, tamisaient la farine et faisaient la pâte avec de la levure, du lait, des épices et du sel. La bière, quant à elle, était fabriquée à partir d’une pâte d’orge cuite partiellement, puis fermentée dans un liquide sucré et aromatisé, d’après le site https://www.legypteantique.com.
Fruits, légumes et viande
Les fruits et légumes occupaient une place importante dans la diète égyptienne. Les principaux légumes étaient les fèves, les oignons, les lentilles, ainsi que les melons et les concombres. Les fruits couramment consommés incluaient les dattes, les figues, les grenades, les noix, et le raisin, dont on faisait également du vin pour les classes aisées. Le miel, produit dans des ruches de terre, était utilisé pour sucrer les desserts et comme ingrédient dans de nombreux remèdes.
La viande, bien que moins courante, était consommée lors des grandes occasions et banquets. Elle était souvent séchée ou fumée pour la conservation. Le poisson, en revanche, était plus fréquent et pouvait être consommé frais ou séché.
Ainsi, l’alimentation des Égyptiens de l’Antiquité, dominée par les céréales, les légumes, et les fruits, et ponctuée occasionnellement par des produits animaux, reflète un régime principalement végétarien. La stabilité de leurs habitudes alimentaires sur plusieurs millénaires témoigne d’une diète bien adaptée à leur environnement et à leurs besoins. L’arrivée de la culture grecque et l’adoption du régime méditerranéen marquèrent un tournant, mais les bases posées par des millénaires de pratiques culinaires restèrent ancrées dans les traditions égyptiennes. Cette plongée dans le passé alimentaire de l’Égypte antique nous rappelle la richesse et la diversité des régimes alimentaires anciens et nous invite à repenser notre propre relation à la nourriture dans une perspective historique et culturelle.