Le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, qui aspire à lui succéder, se sont alarmés mercredi de la menace que ferait peser leur rival Donald Trump sur la démocratie américaine, quel que soit le résultat de la présidentielle en novembre, selon l’AFP.
“Si Trump perd, je ne suis pas certain du tout” qu’une transition pacifique du pouvoir se fasse, a estimé le dirigeant démocrate dans un entretien sur la chaîne CBS, disant redouter des violences.
Cette interview, qui sera diffusée en intégralité dimanche, est la première du président de 81 ans depuis qu’il a renoncé fin juillet à briguer un second mandat.
Donald Trump, ex-président républicain, n’a jamais reconnu sa défaite de 2020, a subi deux procédures d'”impeachment”, deux inculpations pour tentatives d’inverser les résultats de cette élection, une pour son rôle dans l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, et a été condamné au pénal pour des paiements cachés lors de sa campagne victorieuse de 2016.
En meeting au Wisconsin et dans le Michigan, deux Etats clés cruciaux pour conserver la Maison Blanche, sa vice-présidente Kamala Harris a mis en garde contre une victoire du milliardaire.
“Donald Trump a ouvertement promis que, réélu, il serait dictateur dès le premier jour, qu’il instrumentaliserait la Justice contre ses ennemis politiques (…) et même qu’il, je le cite, +abrogerait la Constitution+”, a averti la candidate démocrate à Eau Claire, au cœur du “Midwest”.
“Quelqu’un qui suggère d’abroger la Constitution des Etats-Unis ne devrait plus jamais avoir l’occasion de se tenir derrière le Sceau du Président des Etats-Unis”, a lancé la magistrate, accompagnée de son colistier Tim Walz, fraîchement nommé.
Une attaque répétée mercredi soir à Detroit dans le Michigan, lors d’un autre meeting devant 15.000 personnes. La foule démocrate a alors scandé: “En prison ! En prison !”, slogan initialement utilisé en 2016 par les partisans de Donald Trump contre Hillary Clinton.
Contrairement à l’ex-président républicain, qui laissait prospérer ce cri de ralliement, Mme Harris a fait taire ses soutiens: “Les tribunaux s’occuperont de cela, nous le battrons en novembre”.
Elle a dépeint le duo formé avec M. Walz comme une paire de “guerriers joyeux”, représentants des “classes moyennes”, en croisade contre les restrictions de liberté que souhaiterait imposer Donald Trump.
Avec comme valeur cardinale la défense du droit à l’avortement, que la Cour suprême conservatrice façonnée par l’ex-président ne garantit plus.
“Ils peuvent prétexter ce qu’ils veulent, ils interdisent l’avortement dans tout le pays”, a lancé M. Walz, fidèle à sa réputation de pourfendeur du “ticket” républicain, qu’il qualifie de “bizarre”.
Après la Pennsylvanie mardi, Mme Harris et M. Walz devaient continuer leur tournée d’Etats clés cette semaine. Jeudi, un nouvel événement les attendait dans le Michigan.