Les débats entre négociateurs de la 16e conférence des parties des Nations unies sur la biodiversité (COP16) s’est ouvert hier lundi à Cali sous le signe de l’urgence de passer “de la parole aux actes”, rapporte l’AFP.
Les délégués des 196 pays membres (sans les États-Unis) de la Convention des nations unies sur la diversité biologique (CBD) ont été pressés dimanche par le chef de l’ONU Antonio Guterres de “passer de la parole aux actes” car “nous ne sommes pas sur la bonne voie”.
Lors de la cérémonie protocolaire, M. Guterres a rappelé que “la destruction de la nature attise les conflits, la faim et les maladies, alimente la pauvreté, les inégalités et la crise climatique, et nuit au développement durable, aux emplois verts, au patrimoine culturel et au PIB”.
Il a appelé les négociateurs à “quitter Cali avec des investissements significatifs dans les fonds du plan-cadre mondial pour la biodiversité, et des engagements à mobiliser d’autres sources de financement public et privé pour le mettre en œuvre dans son intégralité”.
“Il s’agit d’honorer les promesses faites en matière de financement et d’accélérer le soutien aux pays en développement”, a-t-il souligné, car “l’effondrement des services rendus par la nature, tels que la pollinisation et l’eau potable, entraînerait une perte annuelle de milliers de milliards de dollars pour l’économie mondiale, les plus pauvres étant les plus durement touchés”, a-t-il rappelé. Cette COP16 est le premier rendez-vous de la communauté internationale depuis l’adoption en 2022, lors de la COP15, d’une feuille de route sans précédent pour sauvegarder la nature. Mais l’application de cet accord de “Kunming-Montréal” avec d’ambitieux objectifs à l’horizon 2030 n’avance pas assez vite.
Les pays s’étaient engagés à présenter d’ici la COP16 une “stratégie nationale biodiversité” reflétant leur part des efforts pour tenir les 23 objectifs mondiaux fixés : protéger 30% des terres et mers, restaurer 30% des écosystèmes dégradés, réduire de moitié les pesticides et le taux d’introduction d’espèces exotiques envahissantes, ou mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la nature.