Se faire obéir sans crier est le rêve de tous les parents. Malheureusement, au quotidien, il arrive que nos nerfs lâchent avec la fatigue. Et nos enfants reçoivent parfois de plein fouet de mauvais mots ou des gestes déplacés qu’ils ne sont pas en capacité de gérer. Profitons de ce 30 avril, journée de la non-violence éducative pour rappeler que punitions, chantage, menaces ou fessées ne sont pas une fatalité !
Une fessée, une tape sur les mains, tirer les oreilles, priver de nourriture, punir, culpabiliser, faire du chantage, insulter, se moquer… qu’elle soit physique, psychologique ou verbale, la violence éducative ordinaire est utilisée envers les enfants avec pour intention de les éduquer.
Contraire à une éducation bienveillante, ces violences tolérées dans notre société ont eu tendance à se transmettre de génération en génération pour « donner une bonne éducation à ses enfants ». Mais c’est sans tenir compte des stades de développement cognitif et affectif de l’enfant.
85% des parents reconnaissent avoir recours à la fessée, et1 enfant sur 2 est frappé avant l’âge de 2 ans selon une étude menée par l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire en 2017 en France).
Pourtant, ces violences ordinaires risquent de développer des troubles psychologiques tels que l’anxiété, le manque de confiance, ou encore des comportements agressifs.
Plus ils sont petits, plus les enfants ont dû mal à gérer les émotions. Quand ils pleurent par exemple, ils ont un message à passer. À l’adolescence, l’intensité de leurs émotions grandira et ils apprendront à les gérer.
Alors en attendant, ils ont besoin de patience, de compréhension, de sécurité et de conseils.
Parlez-leur calmement et avec bienveillance :
« Je suis là pour toi »
« Je t’écoute »
« C’est normal d’être triste »
« Tu veux m’en parler ? »
« Je suis là si tu veux un câlin »
« Moi aussi je suis triste parfois »
C’est plus agréable, non ?
Ces principes éducatifs sont à la base de toutes les formations que nous procurons aux professionnels de la Petite Enfance dans le cadre de nos projets (au sein des crèches, avec les assistantes maternelles ou encore les enseignants de l’école maternelle).
La discipline n’est pas innée, c’est un acquis social que vous enseignez à votre enfant pour qu’il comprenne les comportements qui sont acceptables ou non dans la vie en collectivité. La discipline signifie l’apprentissage des règles. La punition doit être considérée comme un outil, mais pas le seul outil. Les parents ont à portée de main une multitude d’outils pour faire apprendre et faire grandir leur enfant. Encore faut-il les connaître. On vous a sorti quelques outils que vous pouvez utiliser pour répondre à certaines situations avant d’en venir à la punition.
Faire une pause quand on pressent une grosse colère
Vous demandez à votre enfant de ranger ses jouets, car c’est l’heure de se brosser les dents et d’aller se coucher. Il continue de jouer et fait semblant de ne pas vous avoir entendu. Vous répétez qu’il est temps d’aller au lit. Le ton monte et votre enfant vous répond en criant qu’il ne veut pas. Vous connaissez votre enfant et vous savez qu’une grosse colère est en cours de préparation. Au lieu de gronder et de punir votre enfant, prenez votre enfant et isolez-vous avec lui dans sa chambre. Il va certainement crier et hurler, mais répétez-lui : « Je veux que tu te calmes. Je vais rester avec toi et t’aider à ce que tu retrouves ton calme pour qu’ensuite nous puissions parler sans se fâcher ». À cet instant, vous provoquez une pause. Cette méthode doit permettre à l’enfant de se calmer tranquillement avant qu’une grosse colère se déclenche. Il faut prendre un moment seul avec son enfant pour l’accompagner dans la gestion de ses émotions. Les enfants en bas-âge (avant 10 ans) ont des difficultés pour réguler leurs émotions. Tout de suite, ça explose. La méthode de la pause va lui permettre de comprendre ses émotions, de travailler dessus pour pouvoir mieux les appréhender.
Aider son enfant dans la réalisation de taches
Tous les jours, vous êtes obligés de batailler avec votre enfant pour qu’il range ses jouets, qu’il éteigne la télé, qu’il mette un bonnet avant d’aller dehors, qu’il se couche, etc. Trop souvent, votre enfant ronchonne ou refuse catégoriquement de respecter votre demande. Parfois même, il s’énerve ou se met à pleurer. Vous connaissez votre enfant et vous savez qu’une consigne sera plus difficile à appliquer qu’une autre.