Sous le regard éternel des pyramides
C’est sous le regard éternel des pyramides que s’ouvre la quatrième édition de « Forever is now », un festival de sculpture monumental orchestré par Art d’Egypte. Cette année, l’événement joue sur les contrastes entre l’ancien et le contemporain, établissant un dialogue artistique qui transcende les frontières du temps et de l’espace.
Avec une douzaine d’œuvres sculpturales conçues spécialement pour le site, « Forever Is Now 4.0 » réunit des artistes de renommée mondiale, chacun apportant sa vision unique et ses compétences distinctes.
Dans sa quatrième édition, l’exposition propose une expérience exceptionnelle en mettant l’accent sur la créativité artistique utilisant les technologies modernes, dont l’intelligence artificielle. Nous avons deux projets parallèles avec l’artiste américano-égyptien, Hassan Ragab et l’artiste saoudienne Dania Al-Saleh, dans lesquels ils contribuent à présenter des œuvres artistiques innovantes basées sur l’intelligence artificielle.
Parmi les créateurs présents, l’artiste de la lumière Chris Levine, la spécialiste des technologies et sciences artistiques Federica Di Carlo, l’artiste américano-coréen Ik-Joong Kang, et l’artiste de réalisme magique indien Shilo Shiv Suleman qui ont métamorphosé le paysage des pyramides avec des installations innovantes et inspirantes.
Cette édition marque une étape importante dans l’histoire du festival, avec la participation pour la première fois d’artistes asiatiques. « Cela ouvre de nouvelles perspectives et favorise des échanges créatifs transculturels », souligne Nadine Abdel Ghaffar, fondatrice de Culturvator par Art d’Egypte. « Nous plongeons dans les récits riches de notre passé tout en sondant le pouvoir transformateur de l’art contemporain. »
Le festival se déroule du 24 octobre au 16 novembre, mettant également en lumière les œuvres de Jake Michael Singer, Jean Boghossian, Jean-Marie Appriou, Khaled Zaki, Luca Boffi, Marie Khouri, STUDIO INI dirigé par Nassia Inglessis, et Xavier Mascaro. Chaque installation est soigneusement positionnée pour dialoguer avec le paysage majestueux, enrichissant notre compréhension et notre appréciation de l’art dans un contexte à la fois historique et novateur.
Mais l’événement ne se contente pas de Guizeh. Une exposition parallèle, « A Tale of Two City », se tient à la Bibliotheca Alexandrina, explorant les échanges culturels entre Alexandrie et Athènes. Visible jusqu’au 4 novembre 2024, cette exposition élargit le spectre du festival, rappelant la richesse des connexions culturelles anciennes et modernes.
Quand art antique et contemporain se rencontrent et forment des paysages oniriques. Un pari réussi pour cette 4ème édition d’une exposition prestigieuse qui emmène aux pieds des Pyramides des œuvres d’art contemporain de tous horizons. Un musée à ciel ouvert avec une toile de fond, un site classé au patrimoine de l’UNESCO vieux de plus 4500 ans.
Le plasticien français Xavier Mascaro a déposé ses œuvres inspirés d’anciennes embarcations égyptiennes. Une installation comme un mirage avec des créations qui semblent échouées ici depuis des siècles.
« Ça fait des années que je travaillais sur cette installation et j’ai voulu réalisé cette création avec des matériaux qui s’harmonisent avec le paysage, la couleur du sable. Ils symbolisent pour moi une archéologie du présent », explique l’artiste français.
Connecter le passé et le présent mais aussi créer des ponts entre diverses cultures, c’est l’objectif de cet évènement qui accueille pour la première fois cette année des artistes venus d’Inde et de Corée comme le plasticien Ik-Joong Kang qui a bâtissé son propre temple : 4 imposantes structures dans lequel le public peut déambuler. L’artiste lui-même dit qu’à l’intérieur il y a des inscriptions en arabe, en anglais et en coréen. Il y a 5000 dessins réalisés par des enfants et des personnes y compris des dessins faits par des réfugiés coréens pendant la guerre de Corée.
Shilo Shiv a planté ses lotus géants venus d’Inde pour mettre en valeur les racines qui lient son pays à l’Egypte. Cette œuvre a voyagé du désert jusqu’ici. Mon installation s’appelle Padma/ Pulse and bloom, qui signifie Lotus. C’est une création évolutive qui vient d’une installation plus ancienne inspirée d’une idée ancestrale qui dit qu’à l’origine de toute création, il y a un lotus qui fleurit. Le Lotus est très présent dans les cultures d’Asie (art, architecture, poésie). Car il est très emblématique chez les bouddhistes (légèreté et pureté de la fleur qui s’élève, comme le Bouddha notamment) et l’hindouisme (attributs des divinités, tel Vishnu, symbole de l’épanouissement de l’âme). En Egypte, les croyances veulent qu’à l’origine de la vie, il y a un lotus bleu qui émerge de l’eau du Nil.
Des vagues de poésie, de littérature et de philosophie aussi avec cette sculpture intitulée :« Vague du désert. Ce sont des vagues qui apportent la culture au lieu d’être des vague de violence et de trouble, comme le disent Giles Libert et Jean Bogossian Sculptures, des installations, de la peinture, des œuvres d’art contemporain qui célèbrent aussi un spectacle millénaire que le public est invité à redécouvrir sous un autre angle jusqu’au 16 novembre prochain.
Forever is now 4.0 n’est pas seulement une exploration artistique; c’est une invitation à réévaluer notre patrimoine culturel et notre histoire collective à travers le prisme de l’art contemporain. Alors que les artistes et les visiteurs se rencontrent dans cet espace sacré, le festival devient un lieu de découverte et d’échange, un pont entre générations et civilisations. Une fois de plus, l’Egypte se pose comme un carrefour mondial de créativité et d’innovation, célébrant l’art dans toute sa diversité, à l’ombre des immortelles pyramides de Guizeh.