L’Allemagne prend un virage encore impensable il y a peu en préparant des investissements sans précédent pour se réarmer, un pari politique du futur chancelier Friedrich Merz amorcé sous la pression du désengagement de Donald Trump vis-à-vis des Européens, selon l’AFP.
L’annonce, mardi soir, du chef des conservateurs allemands, dix jours après sa victoire aux législatives, envoie un signal fort en pleine tempête provoquée par le rapprochement de Donald Trump avec la Russie.
Pour les Vingt-Sept dirigeants de l’UE, qui participeront jeudi à un sommet crucial sur la sécurité du continent et l’aide à l’Ukraine, cet électrochoc allemand s’ajoute au projet de la Commission européenne, annoncé le même jour, de mobiliser près de 800 milliards d’euros pour des projets de défense.
Si c’est bien le chancelier sortant Olaf Scholz qui représentera l’Allemagne au sommet, Friedrich Merz fait également le déplacement et a déjà rencontré mercredi à Bruxelles le Secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.
Les sommes annoncées par Berlin “sont une surprise, tout comme la rapidité avec laquelle cela s’est fait”, souligne Jacob Ross, politologue au centre de réflexion DGAP, alors que le camp conservateur CDU/CSU et ses partenaires sociaux-démocrates (SPD) ont à peine entamé les discussions pour former une coalition gouvernementale.
“Certaines décisions changent le pays pour longtemps”, commente l’hebdomadaire Die Zeit. L’accord de mardi “sur des prêts jusqu’alors inimaginables pourrait en faire partie”.
Les partenaires européens, et notamment Paris “vont se demander quelles seront les conséquences pour leurs propres économies, pour la zone euro, pour les rapports de force en Europe”, ajoute M. Ross, politologue au centre de réflexion DGAP.