Quand on était petit à l’école, on prenait souvent notre stylo bleu pour prendre des notes, gribouiller dans les marges de nos cahiers, faire des petits dessins ou des fresques. Cela nous aidait à passer le temps surtout quand le cours nous paraissait monotone et insupportable. C’était comme notre unique bouée de sauvetage pour échapper à la morosité des cours.
Petit à petit, nous nous sommes libérés du stylo, de la monotonie des cours et nous nous sommes affranchis des contraintes des salles de classe. D’autres ont gardé cette habitude, c’est précisément le cas de Mohamed Kamal. Ce jeune homme a pris l’habitude de dessiner des portraits sublimes, méticuleux et très touchants. Interrogé par Le Progrès Egyptien, Kamal a assuré qu’il a fait de l’auto-apprentissage du dessin. « Ce n’était pas facile pour moi car il fallait que j’apprenne à dessiner sans aide. Pour bien maîtriser ma tâche, j’ai décidé alors d’apprendre l’anatomie : c’est la porte secrète pour savoir bien représenter la peau, les traits, les moindres détails du visage ». A la fleur de l’âge, il a pu prouver que pour devenir un artiste, l’on n’avait pas besoin d’avoir beaucoup d’outils, ni en tout cas des outils chers, l’essentiel c’est surtout de croire en soi-même et d’être talentueux.
Évidemment, dessiner au stylo à bille bleu a ses inconvénients car toute erreur ne peut être tolérée. C’est en plus un processus qui nécessite une grande maîtrise et une précision comme celle d’un chirurgien ou d’un esthéticien. A 28 ans, il se rappelle de ses débuts : « J’ai commencé à dessiner à l’âge de quatre ans, même avant de savoir comment écrire ». Sa famille l’a encouragée et cette affection lui a donné de véritables ailes. Il a fait ses études à la Faculté de Commerce pour décrocher un diplôme, mais finalement, il a pu se donner cœur et âme à son talent.
« Mon travail doit être très méticuleux. Toute erreur n’a d’autres sens que de tout refaire. Ce n’est pas facile. Pour faire un dessin ou un portait, il me faut beaucoup de concentration, et du temps », a-t-il martelé. Et le jeune artiste de renchérir : « Je me considère comme un appareil photo qui doit restituer l’image identique à la réalité autant que possible, comme si je devais restituer l’image en pixel ».
Mohamed rêve d’aller plus loin et de voir son art reconnu à l’échelle internationale et le chemin semble déjà être frayé devant lui. L’un de ses portraits les plus célèbres est celui de l’actrice Nelly Karim. Il a aussi dessiné – avec la même technique d’autres célébrités et des personnes ordinaires. Dans chaque tableau, la couleur bleue est omniprésente, et les traits des personnages sont très humains reflétant aussi bien leur esprit que leur visage.