Le mercredi 19 mai, un think tank basé à Hong Kong affilié au Parti communiste chinois a rendu publique une étude inquiétante. Elle montre que les tensions dans le détroit de Taïwan sont devenues si fortes qu’elles indiquent un risque de guerre « qui n’a jamais été aussi élevé » entre la Chine continen-tale et Taïwan. Bluff, avertisse-ment ou mise en garde ? s’interroge AsialystDans son rapport, l’Académie China Cross-Strait cite des cher–cheurs non identifiés qui se sont penchés sur différents facteurs. Parmi eux, la puissance militaire accumulée ces dernières années des deux côtés du détroit de Taïwan, de même que celle des alliés de l’ancienne Formose. Leur conclusion : Pékin et Taipei sont désormais « au bord de la guerre ». Ce think tank, dont fait état le South China Morning Post, a été récemment créé et il est présidé par Lei Xiying, un membre de haut rang du Parti communiste chinois. Les conclusions de ce rapport sont basées sur un indice du risque d’un conflit armé entre les deux rives du détroit de Taïwan. Les chercheurs l’ont mesuré à 7,2 sur une échelle de -10 à +10. L’évolution de cet indice n’a pratiquement pas bougé depuis les années 1950, lorsque les forces armées nationalistes du Kuomintang se sont réfugiées à Taïwan, après leur déroute face à l’Armée populaire de libération et l’arrivée au pouvoir des communistes et de Mao Zedong le 1er octobre 1949 à Pékin. Cet indice était alors situé à 6,7. L’indice a ensuite oscillé au-dessus de 6,5 pendant la plus grande partie des années 1970, pour ensuite dégringoler à 4,55 en 1978 lorsque les États-Unis ont reconnu la Chine populaire et rompu les relations diplomatiques avec la République de Chine, le nom officiel de Taïwan. Puis, dans les années 1980, l’indice est resté très bas, alors que Pékin s’était embarqué dans de profondes réformes économiques qui ont débouché sur des flux considérables d’investissements sur le sol chinois.