La pièce de théâtre «Caligula» est actuellement jouée sur les planches du théâtre flottant à Manial tous les jours sauf le mardi. Interprétée par l’acteur Mohamed Aly Rezk, la pièce de théâtre reprend le chef d’œuvre d’Albert Camus, et elle constitue l’œuvre emblématique de l’absurdité.
A cette occasion, le Progrès Egyptien, vous propose une relecture de cette fameuse pièce.
Caligula est une pièce de théâtre en 4 actes écrite par Albert Camus, entamée en 1938 (le premier manuscrit date de 1939), et publiée pour la première fois en mai 1944 aux éditions Gallimard. La première ébauche de Caligula date de 1938, à la suite de la lecture de l’ouvrage de Suétone par Camus. Ce dernier s’inspire de la biographie de l’empereur Caligula. Deux modifications majeures sont effectuées par Camus : il atténue la laideur du personnage, pourtant soulignée par Suétone, et il atténue la froide cruauté de Caligula, sans doute pour que le lecteur-spectateur puisse adhérer à la quête menée par le personnage éponyme, et à la pièce elle-même. En prenant appui sur La Vie des douze Césars, de Suétone, Camus donne cependant à voir un drame philosophique qui pro¬longe une réflexion commencée dans L’Etranger et dans Le Mythe de Sisyphe, selon le site www.interlettre.com. La pièce rend compte en effet d’un raisonnement struc¬turé : un empereur, en se heurtant à la mort d’un être aimé, découvre que la vérité du monde est que les hommes meurent et ne sont pas heureux.
Toutes les lois, toutes les valeurs s’effondrent en face de cette mort que rien ne justifie (motif hérité de Dostoïevski) et qui constitue le trauma initial de la conscience moderne : comment alors fonder une morale en dehors de tout repère ? Nulle réponse ne venant rassurer son âme angoissée, Caligula souhaite alors obtenir la lune, vœu dérisoire d’un être profondé¬ment révolté.