Clin d’œil
Par : Samir Abdel-Ghany
Lorsque vous entrez dans la salle de Salah Taher à l’Opéra, il vous rencontrera avec un large sourire tout en vous serrant dans ses bras et vous fera sentir la sécurité manquante. C’est une personne simple et étonnante, malgré ses longues années de vie au Caire, son cœur est toujours vert … vous pouvez entendre le bruit de la roue hydraulique et le bruissement des feuilles des arbres dans ses battements. Ses yeux brillent comme ceux d’un enfant de la campagne qui viendra au palais du sultan pour sauver la princesse.
Abdel Aziz El-Samahi est celui qui écrit comme il dessine, qu’il s’agisse d’un poème ou d’un long roman… et il conserve encore une large part de son humanité pour combattre les hypocrites et les non talentueux. Dans chaque nouveau tableau, il triomphe pour lui-même et les simples et rêveurs de la magie des lieux. Les œuvres parlent de la relation des gens avec les lieux et du don mutuel entre eux et également de la beauté qui découle de l’harmonie des deux éléments avec certains lieux.
Aussi, certaines personnes sont celles qui donnent à toute beauté un genre spécial. L’Egypte est riche en sites archéologiques. Il y a aussi de multiples atmosphères et environnement : côtier, rural, delta, Nouba, et Haute Egypte. La pluralité des milieux et des lieux nous donne une richesse de la vue et un confort humain et spirituel. Je vois les gens à travers ma propre perspective, qui dépend de la nature du milieu rural dans lequel j’ai grandi, ainsi que de ma culture et de mon analyse des gens, des lieux et de la nature.
J’ai toujours une nostalgie envers l’Égypte ancienne, ses quartiers, ses ruelles, ses maisons, ses mosquées ainsi que ses fontaines et ses écoles. J’ai un odorat spécial dans la Rue Al-Moez, El-Ghouriya, El-Sayeda Zeinab et la rue el-Galaa. Je suis venu de la campagne et j’ai vécu au Caire, et deux cultures se sont fusionnées en moi, je suis un amalgame de ces deux cultures.
L’exposition parle des personnes et des humains, ce qui explique la présence de nombreux êtres humains au sein de chaque tableau. Puisque nous parlons des quartiers populaires, on remarque qu’il n’y a aucun endroit sans des humains. Par exemple, vous ne pouvez pas voir une seule personne debout devant un chariot de fèves… mais plutôt des foules immenses… De plus, à la campagne, vous n’aurait pas une vue de la récolte à travers une ou deux personnes… La récolte signifie un jour de fête où les gens du village se rassemblent.
La roue hydraulique ne bougera que s’il y a des humains et des animaux. En fait, je ressens l’unité entre les gens. Quant à la couleur, je n’aime pas la planéité de la peinture, de sorte qu’il n’y a qu’une seule couleur avec laquelle je dessine l’arrière-plan. Je mets dans chaque centimètre une palette de couleurs que je peins avec tous mes sentiments abondants. J’utilise un fleuve de couleurs pour exprimer sincèrement l’abondance d’amour qui remplit ma conscience et mon âme.
Dans mes tableaux, vous verrez la lumière du soleil qui brille sur les ruelles pour les laver et leur redonner sa virginité… Je vois toujours tout ce qui est beau de l’intérieur. J’écris le roman et le poème parallèlement à ma créativité de plasticien et vois l’Egypte comme une large toile pour ceux qui veulent gorger l’art avec un stylo, une couleur ou un pinceau. Il se demande pourquoi certains jeunes artistes se tournent vers les vagues occidentales et imitent aveuglément l’Occident, alors que l’Occident est passionné follement de l’Égypte. J’espère que nous prendrons les méthodes de l’Occident, mais le contenu et l’essence doivent venir du fond de nous-mêmes.