Le Caire est l’une des villes où la culture des salons de café se répand pleinement. Les anciens cafés cairotes ont plus de 80 ans. Au fil des années, ces cafés ont accueilli les intellectuels, les politiciens, les artistes les plus célèbres, Égyptiens et Arabes.
Les cafés au Caire formaient autrefois un théâtre à ciel ouvert qui reflète de nombreux traits de la vie quotidienne égyptienne. Tout près, on entend toujours les voix hautes, entremêlées au mouvement des vendeurs ambulants.
L’Egypte possédait déjà des cafés au XIXe siècle pendant le règne ottoman. A cette époque, (notamment en 1880), existaient environ 1027 cafés au Caire, dont 232 cafés à Azbekiya, et 160 à Boulaq et Abdîn.
Il y avait aussi des cafés spéciaux pour les élites parmi les écrivains, à savoir le café “Al-Bostah”, fréquenté par Jamal Al-Din Al-Afghani, le café “Al-Léoua”, lieu de prédilection de Hafez Ibrahim, surnommé “poète du Nil”.
Café Riche
Plus d’un siècle d’existence pour cette institution cairote. Fondé en 1908 par un ancien officier autrichien, et baptisé sans doute en référence à son illustre prédécesseur des grands boulevards à Paris, le Café Riche au Caire fut ensuite tenu par des Grecs et des Français, géré ensuite par les Égyptiens.
Le Café Riche ressemble un peu au Bouillon Chartier, par ses couleurs et sa carte : blanquette de veau à l’ancienne, entrecôte de bœuf, rognons et côtes de veau … Heureusement, il y a le maître d’hôtel nubien superbe dans son uniforme bleu pour rappeler l’Egypte. Pour le reste, ce bel endroit vit par sa réputation de rendez-vous de l’intelligentsia cairote.
Il était connu par les séances et les séminaires de grands écrivains tels que Naguib Mahfouz, Abbas Al-Akkad, Taha Hussein et Tawfiq Al-Hakim. Il a été fréquenté par Mme Oum Kalthoum, Amal Dunqul, Naguib Sorour et Jamal Al-Ghitani, dont les photos ornent les murs du café.
Café Al-Horreya
Situé sur la modeste place Bab al-Louq, à deux pas de la fameuse place Tahrir, cet établissement incarne au quotidien l’esprit de la capitale. Il a été construit sur les ruines de la maison du chef Ahmed Orabi. Parmi ses célèbres clients figuraient le défunt président Anouar Al-Sadate, un certain nombre d’officiers libres et le poète tunisien Bayram Al Tunsi.
Le Horreya (la liberté), traduit avec fidélité l’ambiance de la rue cairote.
Avec son charme désuet, son haut plafond et ses anciennes publicités peintes à la main, Al-Horreya, porte bien son nom: c’est l’une des dernières brasseries du Caire, de celles qui ont fleuri dans les années 1930. Dans une société où le café est le lieu de discussion par excellence, c’est un endroit populaire qui accueille une clientèle bigarrée et bariolée. Depuis des décennies, poètes, avocats, artistes, employés et travailleurs ordinaires s’y retrouvent aux côtés de quelques touristes avertis et résidents occidentaux au Caire.
Pedro Jareño
C’est l’un des plus anciens cafés dans la capitale égyptienne. Il est situé au cœur de la ville et conserve encore l’aspect d’autrefois, avec une façade un peu usée. En vérité, cet endroit invite tout le monde à y entrer. En plus, il rappelle les lieux classiques d’Afrique du Nord qu’on voit toujours dans les films d’explorations ou d’archéologies.
Matatia, Major General, Al-Fishawy, The Anglo et El-Bousteh sont aussi des cafés très connus du Caire, surtout Al-Fishawy, qui fait partie de l’histoire de l’Egypte en enrichissant la vie politique et culturelle. Sur ses tables se sont formés les esprits des écrivains, les artistes et les leaders…
Jusqu’à présent, ces cafés respirent encore les secrets de l’histoire et racontent les passés des célébrités.