L’abstention record du premier tour des régionales et départementales semblait se confirmer au second tour hier dimanche à midi, sauf en Corse, avec un léger rebond en Paca où le RN esperait emporter la première région de son histoire, à un an de la présidentielle, rapporte l’AFP. Des 13 régions métropolitaines, la Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) était la seule à connaître un duel qui s’annonçait serré, entre les frères ennemis Thierry Mariani (ex-LR devenu RN) et Renaud Muselier (LR), après un premier qui a favorisé les sortants LR et PS. A midi, seuls 12,66% des quelque 48 millions d’électeurs de France métropolitaine se sont rendus aux urnes, dans un contexte de crise sanitaire et de protocole strict (masque, gel, distance de sécurité). Cette faible mobilisation confirme les craintes d’une abstention record déjà enregistrée au premier tour (66,72%, et 41,59% au second tour en 2015) pour ce double scrutin placé à 10 mois de la présidentielle. “Ne pas voter c’est un déni de démocratie”, estimait Thierry, un septuagénaire, devant son bureau de vote du Ve arrondissement de Marseille. “Je trouve dommage l’abstention du premier tour, mais peut-être que les jeunes ont besoin d’alternative…”, avançait-il.
Dans un bureau de vote de Strasbourg, les électeurs, quasiment exclusivement des retraités, arrivaient au comptegoutte à l’ouverture.
Alors qu’une polémique sur les ratés de l’acheminement des professions de foi des candidats a entaché le premier tour, Anne-Françoise, 66 ans, se plaint de ne pas les avoir reçues “une fois encore”. “C’est peut-être lié à la situation globale, avec la pandémie et tout ça, mais ce qui est sûr c’est que ça ne donne pas envie d’aller voter”, déplorait-elle. L’abstention “ne peut que nous interroger.
Qu’est-ce qui fait qu’on n’arrive pas à intéresser les électeurs ?”, s’interrogeait pour sa part Françoise Schaetzel, 69 ans, une élue présidente du bureau de vote. Comme d’autres abstentionnistes, Hélène Débotte, 31 ans, qui n’a pas reçu non plus le matériel de vote, “ne sait pas vraiment à quoi ça sert”. Mais elle ira aux urnes pour la présidentielle: “C’est plus clair, les enjeux, les grandes lignes”.
La mobilisation, même légèrement supérieure, ne devrait pas “bouleverser le rapport de forces établi au premier tour”, anticipe Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS: flop de la majorité macroniste, prime aux sortants PS-LR, RN bien en deçà des prévisions des sondeurs et “front républicain” – ou pas – face à lui, ambitions élyséennes aiguisées à droite.