Les syndicats voulaient mettre la France “à l’arrêt” hier mardi avec des manifestations “historiques”, des grèves reconductibles, mais aussi des ronds-points occupés ou spectacles annulés, jouant leur va-tout face au gouvernement à quelques jours d’une probable adoption de la réforme au Sénat, selon l’AFP. Les responsables des principaux syndicats ont indiqué hier matin attendre “plus de deux millions” de manifestants pour cette sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui marque selon eux le début d’une “nouvelle phase” du mouvement social. “Il ne faut pas se résigner, c’est possible de faire reculer le gouvernement sur les 64 ans”, a lancé le patron de la CFDT Laurent Berger, qui espérait battre le record du 31 janvier (1,27 million de participants selon les autorités, 2,5 millions d’après les organisateurs). Une France à l’arrêt, “c’est évidemment mauvais pour nos concitoyens”, et “les premiers pénalisés, quand on a des grèves, ce sont les Français les plus modestes”, avait critiqué lundi soir la Première ministre Elisabeth Borne, défendant sur France 5 une réforme qui assurera la pérennité d’”un des piliers de notre modèle social”. A Clermont-Ferrand, plusieurs milliers de personnes ont pris le départ de la manifestation peu après 10h15. “Je n’en peux plus, à presque 60 ans (…). Je ne me vois pas courir après un enfant à 64 ans”, lance Sylvie Montagnon, animatrice pour enfants, qui manifeste pour la 3e fois contre la réforme et n’avait jamais manifesté avant. Dans les transports hier matin, les usagers rencontrés par l’AFP s’armaient de patience avec plus ou moins bonne grâce. Sur le quai du RER B, à la gare La Plaine Stade de France, le tableau d’affichage annonçait un train sur trois. Jean Dédieu, 40 ans, a anticipé en prenant “deux heures d’avance” pour un trajet de 15 minutes. “Je soutiens le mouvement, c’est très important pour nous, je travaille dans le bâtiment”, confie le quadragénaire.