La semaine dernière, le ministre du Tourisme et des Antiquités M. Ahmed Eissa a inauguré une série de projets archéologiques et patrimoniaux, et a également inspecté nombre de sites archéologiques dont les travaux de restauration et de maintenance ont été achevés, au Caire islamique, à Louxor et à Qéna.
Il s’agit de l’aqueduc de Magra Al-Oyoun, la salle hypostyle des temples de Karnak, la Synagogue Ben Ezra, les monastères de Naqada à Qéna et la Forteresse de Babylone. Suivez.
L’aqueduc de Magra Al-Oyoun
L’aqueduc de Magra Al-Oyoun s’inscrit parmi les projets nationaux les plus importants du Caire islamique. Ce projet est un symbole du génie architectural des ouvrages hydrauliques à l’époque.
L’aqueduc de Magra Al-Oyoun a été fondé par le sultan mamelouk Al-Ghouri en l’an 800 de l’Hégire dans le but d’acheminer l’eau du Nil vers la citadelle de Saladin, siège du pouvoir à l’époque des Ayyubides. L’eau a été extraite au départ des puits, ensuite du Nil, grâce à des norias, et servait à la consommation pour les hommes et les bêtes. Les quantités suffisaient en outre pour l’irrigation des terres agricoles.
Selon le plan de rénovation, les arches et les murailles seront entourées de jardins, et une zone culturelle et commerciale regroupant des magasins, des banques, des bureaux de change, des salles de théâtre. Cette zone d’attraction devra entrer en vigueur prochainement.
Selon Waziri, le projet consiste à mettre en place 79 immeubles de différentes hauteurs comprenant 1.924 unités de logement et 18 unités commerciales. Établi sur 51 000 m2, le projet comprend des restaurants, des cinémas, des garages d’une capacité de 1.355 voitures, un théâtre ouvert et un centre commercial. Notons que les travaux de restauration vont s’engager au plan architectural qui s’inscrit dans le cadre de la vision de l’Etat de sauvegarder l’aspect civilisationnel du Caire et sa valeur en tant que destination touristique et culturelle privilégiée.
D’ailleurs, le ministre a annoncé qu’une tournée gratuite dans les environs de l’aqueduc de Magra Al-Oyoun, au vieux Caire, est accessible au public pour une semaine. Cette décision devrait encourager les gens à visiter le site archéologique, et favoriser cette expérience touristique distinguée.
La salle hypostyle des temples de Karnak
Le Secrétaire général (SG) du Conseil suprême des antiquités (CSA), Dr Moustafa Waziri, a annoncé que les travaux de restauration de la salle hypostyle des temples de Karnak à Louxor ainsi que le centre des visiteurs du temple sont en cours.
Waziri a précisé que les étapes du projet sont effectuées par des jeunes restaurateurs et archéologues égyptiens sous la supervision du secteur des projets du Conseil.
Le ministre du Tourisme et des Antiquités a effectué une visite d’inspection, accompagné par le SG du CSA, qui a de sa part, expliqué au ministre les différents phases du projet de restauration de la salle hypostyle formée de 134 colonnes, dans le but d’éliminer les saletés et la suie et de révéler les couleurs originelles du temple, en soulignant que tous les travaux ont été réalisés par des mains égyptiennes exclusives de jeunes restaurateurs et archéologues sous la supervision du Secteur des antiquités du Conseil supérieur.
Dr Moustafa Waziri a noté que la restauration complète du côté sud de la salle aux colonnes a été complétée par les 65 dernières colonnes sur un total de 134 colonnes. Le travail a également impliqué le nettoyage mécanique et chimique des poteaux, l’injection des endroits séparés, le renforcement des parties faibles, et l’isolation des couleurs avec un matériau approprié afin de les protéger des effets de la lumière du soleil et des facteurs météorologiques. Il a noté que des travaux étaient en cours pour restaurer le côté nord de la salle aux colonnes et ainsi achever rapidement la restauration du site.
Il a ajouté que la partie sud-est de la salle était recouverte d’un toit en bois, après l’approbation du Comité permanent des antiquités égyptiennes, pour préserver les couleurs des dommages directs du soleil et de l’impact des facteurs météorologiques.
Ben Ezra ouvre enfin ses portes
Situé derrière la célèbre église suspendue, sur les ruines de la forteresse de Babylone dans l’enceinte du Vieux Caire, l’édifice religieux de la Synagogue Ben Ezra ouvre enfin ses portes au public, après avoir été restauré par le Conseil suprême des Antiquités. Ce bâtiment a été restauré pour la dernière fois en 1991. La Synagogue Ben Ezra est l’une des plus anciennes d’Egypte, elle fut inaugurée après l’achèvement de ses travaux de restauration. Elle est nommée du nom d’Ezra, un des plus célèbres scribes juifs, mais la synagogue porte aussi le nom (Guéinza) qui provient des documents et des textes que l’on ne peut pas effacer selon la religion juive (découverts en 1890), selon Cairo top tours.
La synagogue se distingue par son architecture unique. Elle se constitue de deux étages, une pour les hommes, et l’autre pour les femmes. On trouve des colonnes en marbre avec de magnifiques couronnes. Elle se divise en 3 sections, la plus ancienne est la section ouest qui est surmontée d’un éclairage et de ventilation dans la prédication et entourée par les sièges de fidèles. Le côté-est contient l’Arche de l’Alliance et la Torah.
Les monastères de Naqada à Qéna
Le ministère du Tourisme et des Antiquités a annoncé l’inauguration de la 2ème phase de deux monastères à Nagada. Il s’agit des monastères de l’Archange Saint-Michel, de Saint-Pisentius et de Saint-Georges, dans la région de Nagada à Qéna.
Suite à l’inauguration du projet de restauration des deux monastères, le ministre du Tourisme et des Antiquités a confirmé que le ministère, représenté par le Conseil suprême des Antiquités, continuerait à mettre en œuvre son rôle de préservation du patrimoine archéologique et culturel égyptien à travers l’entretien et les projets de restauration de sites archéologiques et de musées à travers la république dans toutes ses époques historiques, pour les rendre disponibles à l’accueil des visiteurs égyptiens et des touristes de différents pays du monde.
Concernant les monastères, le premier est celui de l’Archange Saint-Michel. C’est l’un des joyaux architecturaux de la Haute-Egypte, il est l’un des plus anciens de la région. Le monastère est classé sur la liste des antiquités du ministère depuis 1951. Il renferme deux églises : Archange Saint-Michel et la Vierge Marie. Les deux comprennent chacune trois autels et une petite salle. Saint-Pisentius était l’évêque de la région. le monastère de Pisentius est considéré comme un bel exemple de l’art copte avec ses douze dômes et ses colonnes. Ce monastère et le site qui l’entoure ont été fouillés par différentes missions archéologiques durant les XIXe et XXe siècles. Le troisième monastère est de Saint–Georges. Il fut utilisé comme entrepôt pour les autres monastères qui se trouvent dans les alentours. Construit vers la fin du IIIe siècle et au début du IVe siècle, le monastère se trouve là où il y a un puits d’eau qui a été visité par la Sainte Vierge, accompagnée de son bébé Jésus et le vieux Joseph, lors de leur voyage en Egypte.
Forteresse de Babylone
la forteresse romaine de Babylone du Caire est construite près de la rive orientale du Nil, face à l’île de Rhoda. La forteresse de Babylone est un ancien fort situé dans la ville du Caire en Égypte, plus précisément dans le quartier du Vieux Caire à côté du musée copte, et maintenant des pyramides de Gizeh. La forteresse est considérée comme l’un des plus grands forts de la civilisation romaine en Égypte, et c’est l’une des plus grandes forteresses construites par l’empire, tout comme le centre sur lequel la ville de Fustat a été construite.
Il s’agit de l’un des monuments romains et des choses à faire au Caire, elle a été construite vers l’an 30 avant J.-C., avec l’arrivée de l’empereur Auguste en Egypte, sur la rive Est du Nil. Ce monument a été construit à la périphérie de la ville égyptienne (Héliopolis). Selon certaines sources, le lieu choisi pour le fort remonte au règne du pharaon Sésostris, d’autres indiquent également que sa fondation remonte au règne de Nabuchodonosor qui était le plus grand roi de l’ancienne Babylone pendant la période néo-babylonienne Empire (626-539 avant notre ère). Cependant, l’évolution de la forteresse est fortement liée aux empereurs Trajan et Dioclétien. En 112 après J.-C., des ordres réclamaient la construction d’un puissant port fortifié à l’entrée du canal de la mer Rouge à Babylone.
Notons que la forteresse est constituée de tours rondes et de bastions reliés par un mur en briques. Elle fut intégrée à la ville de Fostat avec la conquête arabe par Amr Ibn Al-As, et se trouve au cœur du complexe religieux