Le lundi 17 mars, Dr Badr Abdel-Aati, ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, a présidé une réunion d’envergure au siège de son ministère. Plus de cent ambassadeurs et représentants d’organisations internationales y ont assisté afin de discuter du plan de réhabilitation du secteur de la santé à Gaza. Un exposé détaillé sur le projet de reconstruction a été présenté à cette occasion.
Lors de son intervention, le ministre Abdel-Aati a exposé la stratégie globale élaborée par l’Égypte en coordination avec le gouvernement palestinien. Il a souligné trois conditions essentielles à la réussite de ce projet :
- La consolidation du cessez-le-feu à Gaza.
- Une gestion efficace de la phase de relèvement précoce et de reconstruction garantissant la souveraineté palestinienne.
- Le retour de l’Autorité palestinienne à Gaza pour assurer la gouvernance du territoire.
Il a également insisté sur la nécessité de créer un comité de gestion indépendant, dénué d’affiliations partisanes, pour superviser la transition sous l’égide du gouvernement palestinien. Dans ce cadre, l’Égypte et la Jordanie ont déjà lancé un programme de formation des forces de police palestiniennes, en vue de leur déploiement dans la bande de Gaza.
Le chef de la diplomatie égyptienne a par ailleurs annoncé que le plan de reconstruction avait reçu un soutien régional et international significatif. L’Égypte travaille actuellement à l’organisation d’une conférence internationale au Caire pour mobiliser les fonds nécessaires à sa mise en œuvre. Il a également évoqué un projet soumis au Conseil de sécurité des Nations unies portant sur l’établissement d’une présence internationale à Gaza et en Cisjordanie. Ce dispositif pourrait inclure une mission de maintien de la paix ou de protection internationale, encadrée par un mandat clair et un calendrier précis, afin de poser les bases d’un État palestinien indépendant.
Une situation sanitaire alarmante
Le Dr Khaled Abdel-Ghaffar, vice-Premier ministre chargé du développement humain et ministre de la Santé et de la Population, a de son côté présenté un bilan complet de la situation sanitaire à Gaza. Il a rappelé l’ampleur de l’aide médicale apportée par l’Égypte, qui a accueilli et soigné plus de 107 000 Palestiniens depuis le début du conflit, pour un coût dépassant 570 millions de dollars.
Le ministre a décrit un secteur de la santé en état de détresse, marqué par une pénurie aiguë de fournitures médicales et la mise hors service de plus de 70 % des infrastructures hospitalières. Il a détaillé les grandes lignes du projet égyptien visant à reconstruire et renforcer le système de santé à Gaza, afin de répondre aux besoins fondamentaux de la population. Un chiffrage des investissements nécessaires a également été présenté.
Cette réunion marque ainsi une étape clé dans les efforts déployés par l’Égypte pour mobiliser la communauté internationale autour de la reconstruction de Gaza et de la stabilisation de la région.