Pendant de longues heures, elle prend son pinceau pour peindre ce qui lui passe par la tête entre nostalgie du passé d’un part, et l’actualité d’autre part. Au passé elle donne une nouvelle robe et de vives couleurs. Et à l’actualité, elle peint avec un sens de l’humour pour alléger soit les difficultés, soit la dureté des évènements, à l’instar de la souffrance du peuple palestinien. Avec un ton expressif et bien déterminé, Amal Samir s’est exprimée au Progrès Egyptien. Elle est mère de deux filles, Karma et Tamara. Elle est lycéenne et fière de l’être. Après un brillant passage au secondaire, elle est admise à la Faculté des Beaux-arts. Un choix qui correspond à ses hobbies : l’amour de ressusciter tout ce qui est ancien. « Si nous remontons aux années 80-90, nous constaterons que l’un des chefs-d’œuvre de la télévision égyptienne à cette époque était la série “Bakiza et Zagloul”. Malgré tout ce temps, plus de 30 ans aujourd’hui, j’ai décidé de faire revivre ses personnages, à travers un projet de dessin des héros de ladite série. Je me sers des dessins numériques pour y parvenir, » explique la caricaturiste Amal Samir. Tellement touchée par la mort de Samir Ghanem, l’artiste adopte ces jours-ci un nouveau projet, celui de redessiner les héros de son célèbre feuilleton « Mizo ». Ainsi, veut-elle graver la personnalité de la star avec des lettres d’or dans le monde de la caricature. Pour Amal, Samir Ghanem est une personnalité exceptionnelle, il doit être omniprésent. « Ce feuilleton, Mizo, a laissé une empreinte dans les anciennes générations», avoue l’artiste au quotidien francophone. «Je suis plasticienne, diplômée des Beaux-Arts. Et j’ai travaillé dans le domaine de l’animation, de la publicité, du dessin et des contes pour enfants, en plus de l’art de la caricature. J’aime tous les arts, même la sculpture », déclare la plas–ticienne qui fut aussi professeur déléguée à la Faculté des Beaux-arts à l’Université de Mansoura. Elle a également participé avec ses œuvres dans un certain nombre d’expositions en Égypte et à l’étranger. « Être mère de deux filles, et faire face aux responsabilités de la maternité aux côtés de l’art, n’est pas chose aisée », se lamente l’artiste. A la question de savoir quand est-ce que son amour de l’art s’est amorcé, Amal rétorque que depuis son enfance elle est talentueuse. Et qu’elle passait des heures et des heures à transposer, sur les papiers, ce qu’elle voyait dans la réalité. Elle a dit qu’elle voulait transmettre toujours un message à travers ses caricatures. Les empreintes d’”Amal” sur l’Aïd ne se limitaient pas aux dessins d’artistes, mais étaient également fortement influencées par les récents événements en Palestine auxquels le peuple palestinien a fait face. Ils ne sont donc pas passés inaperçus. Elle a utilisé son art pour transmettre un message et appeler au lever de l’injustice de Jérusalem.



