« Cette partie de bras de fer ne sera pas la dernière, nous poursuivrons le combat jusqu’à la récupération complète de toutes nos antiquités pillées », ce fut le discours plein de fougue du procureur général de la République arabe d’Egypte en juin 2023 à l’ambassade d’Egypte en France. Un an auparavant, quelque chose s’est durci dans la manière dont l’Egypte entend récupérer son patrimoine pillé.
➢ Démarches et mesures pour rapatrier nos trésors disséminés ici et là
La détermination inébranlable de l’Egypte à récupérer ses trésors pillés s’est mieux cristallisée précisément en 2022 avec la création d’un dispositif spécifiquement chargé de récupérer nos trésors éparpillés à travers le monde.
A l’époque, sur la décision du célèbre égyptologue Zahi Hawass, l’Egypte a effectivement pris des mesures significatives pour récupérer ses artefacts historiques sortis illégalement du pays.
Par : Hanaa Khachaba
Ce dispositif a été mis en place en réponse à la nécessité de protéger notre patrimoine culturel, qui est parmi les plus riches et les plus anciens au monde. Le gouvernement égyptien a renforcé sa coopération avec d’autres pays et organisations internationales pour faciliter la restitution de ces artefacts. Cela inclut des efforts pour sensibiliser les autorités et le public à l’importance de préserver le patrimoine culturel.
L’Egypte a également intensifié ses efforts pour surveiller les marchés d’art et les enchères, afin de détecter et d’empêcher la vente d’objets d’art volés. De plus, le gouvernement a mis en place des lois plus strictes concernant le trafic des antiquités, et a encouragé les musées et les collections privées à retourner les artefacts d’origine égyptienne.
Le chef du secteur des antiquités récupérées au ministère du Tourisme et des Antiquités, Dr. Chaaban Abdelawad, déclare que les efforts de l’Etat égyptien, représentés par le ministère du Tourisme et des Antiquités, la police du Tourisme et des Antiquités et les enquêtes sur les antiquités, se sont unis en premier lieu pour protéger les sites archéologiques contre les actes de vandalisme et les fouilles illégales, en construisant des murs de protection autour des sites archéologiques, équipés de caméras de surveillance et en construisant des entrepôts muséaux pour conserver les pièces archéologiques. Il ajoute : « Nous avons travaillé à enregistrer toutes les pièces archéologiques découvertes, car l’enregistrement des pièces archéologiques est le facteur principal pour les récupérer en cas de vol ou de perte, en plus de l’expansion de la création de musées dans toutes les villes et régions d’Egypte pour exposer les pièces archéologiques au public afin de sensibiliser à l’importance des antiquités égyptiennes ». Laprésence d’unités archéologiques dans tous les points terrestres, aériens et maritimes pour protéger les antiquités égyptiennes contre leur contrebande à l’étranger, est d’une primordialité incontestable, ce qui a permis d’arrêter la contrebande de nombreuses pièces archéologiques en dehors des frontières égyptiennes.
Abdelgawad explique que si les artefacts restent à l’intérieur des frontières de l’Egypte, leur récupération sera facile. Cependant, une fois qu’ils sont passés en contrebande, le danger et la difficulté résident dans le fait qu’ils ont été transférés dans un autre pays entre les mains d’autres propriétaires qui ont payé beaucoup d’argent pour les acquérir, alors qu’il existe des lois locales dans de nombreux pays dans le monde qui ne criminalisent pas le commerce des antiquités.
L’Egypte a pris plusieurs mesures pour récupérer les antiquités égyptiennes qui ont été trafiquées à l’étranger, notamment la création de l’Administration générale des antiquités récupérées au sein du ministère du Tourisme et des Antiquités en 2002 par décision du Secrétaire général et ancien ministre des Antiquités, Zahi Hawass.
Mesures et démarches
L’Etat égyptien a mis en place plusieurs démarches stratégiques pour préserver son patrimoine civilisationnel et récupérer ses pièces d’antiquités éparpillées à travers le monde.
Renforcement des lois et réglementations
L’Egypte a révisé ses lois sur la protection du patrimoine culturel pour inclure des sanctions plus sévères contre le trafic d’antiquités. Cela comprend des lois interdisant l’exportation illégale d’artefacts et des mesures pour punir les vendeurs et les collectionneurs d’objets volés.
Coopération internationale
Le gouvernement égyptien a intensifié sa coopération avec des pays étrangers, des organisations internationales et des musées pour faciliter la restitution des antiquités. Cela inclut la signature d’accords bilatéraux pour la protection et la restitution des objets culturels.
Sensibilisation et éducation
Des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour éduquer le public sur l’importance de la préservation du patrimoine culturel. L’Egypte travaille également avec des institutions académiques pour promouvoir la recherche sur l’histoire et la culture égyptiennes.
Collaboration avec les forces de l’ordre
L’Etat égyptien collabore avec des agences de police et des douanes à l’échelle mondiale pour surveiller les marchés d’art et identifier les antiquités volées. Cela inclut l’utilisation de bases de données internationales pour suivre les objets d’art suspectés d’être volés.
Technologie et recherche
L’utilisation de la technologie, comme les bases de données numériques et les outils de traçage, a été intégrée dans les efforts de récupération d’antiquités. Cela permet de cataloguer les objets et de suivre leur provenance, facilitant ainsi leur restitution.
Rapports et transparence
L’Etat égyptien publie régulièrement des rapports sur ses efforts de récupération d’antiquités et sur les résultats obtenus. Cela favorise la transparence et renforce la confiance avec la communauté internationale.
Pièces restituées
L’Egypte a réussi à récupérer plusieurs pièces d’antiquités précieuses ces dernières années. Voici quelques exemples d’artefacts restitués.
Statue de Ramsès II : Cette statue a été récupérée en 2021 en Italie, après avoir été pillée et sortie illégalement d’Egypte.
Mosaïque romaine : En 2021, une mosaïque datant de l’époque romaine a été restituée par les Etats-Unis, après des efforts de coopération pour la restitution des artefacts.
Vases et statuettes : En 2022, plusieurs objets, dont des vases et des statuettes, ont été retournés par le Royaume-Uni, par suite d’enquêtes sur des ventes illégales d’antiquités.
Sarcophage en pierre : Un sarcophage égyptien a été restitué par la France en 2021, après avoir été identifié comme un artefact volé.
Objets en or et bijoux : En 2022, des objets en or et des bijoux ont été retournés par des autorités en Suisse, qui avaient découvert que ces artefacts avaient été exportés illégalement.