Récupération de plus de 12 000 pièces d’antiquités
Alors que de plus en plus d’accords de restitution sont mis en place entre les pays occidentaux et les pays ayant été des colonies ou des protectorats, l’Egypte, via l’un de ses plus grands archéologues, réclame le retour de ses chefs-d’œuvre pillés. En 2003, alors que Zahi Hawass était secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, il fait plusieurs demandes aux musées européens pour le retour des œuvres volées, d’autant que le Grand Musée Egyptien près de Guizeh dont il est l’un des instigateurs, ouvre ses portes aux visiteurs du monde entier.
Par : Nermine Khattab
Effectivement, en 2002, l’Egypte a créé un département concerné des antiquités récupérées. Grâce aux efforts de ce nouveau département, elle avait pu restituer plus de 12 000 antiquités. Le Caire, dit Hawass, avait conclu de nombreux accords pour récupérer de nombreuses antiquités.
Le grand égyptologue a ajouté, lors d’une conversation téléphonique avec le journaliste Dr. Fahmi Bahgat, que l’Irlande avait annoncé la restitution de certaines antiquités égyptiennes au cours de la récente visite du président Abdel Fattah Al-Sissi à Dublin. Hawass a par ailleurs souligné qu’il y a des musées qui achètent des antiquités volées et qu’il a dressé un document pour le retour de la pierre de Rosette de Grande-Bretagne, et du buste de Néfertiti de Berlin.
A noter que les antiquités égyptiennes ont été officiellement vendues jusqu’en 1983 et que l’UNESCO déclare que toutes les antiquités volées avant 1970 ne seront plus restituées à leur pays. « C’est une très mauvaise décision », a déploré Hawass ajoutant avoir suggéré de préparer une conférence entre tous
les pays ayant fait l’objet de vols d’antiquités et de demander à l’UNESCO de revoir sa décision.
La récupération de pièces antiques égyptiennes des Pays-Bas est une démarche inédite qui vient s’ajouter au registre des exploits réalisés au niveau des relations bilatérales, notamment en matière de lutte contre le trafic illicite de biens culturels et d’antiquités, a pour sa part déclaré le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, Mohamed Ismaïl Khaled.
Un ouchebti, un cercueil coloré et la tête d’une momie remontant à la Basse époque avaient été saisis chez un antiquaire néerlandais et remis à l’ambassade d’Egypte à la Haye.
La cérémonie de restitution a eu lieu à l’ambassade d’Egypte, en présence des responsables des ministères néerlandais des AE, des Sciences et de la Culture et des responsables du Service d’inspection du patrimoine culturel et de l’Unité des crimes culturels de la police néerlandaise.
L’ambassadeur d’Egypte aux Pays-Bas, Hatem Abdel Kader a signé les documents de récupération des pièces en prévision de leur remise à l’Egypte.
Dans une allocution de circonstance, M. Abdel Kader a affirmé l’importance de la coopération pour préserver les biens culturels, lutter contre le trafic d’antiquités, étant un patrimoine important et commun de l’humanité. Il a à cette occasion passé en revue les efforts du gouvernement égyptien pour récupérer les pièces sorties illégalement du territoire égyptien à travers les différentes unités nationales de détection et de suivi et en coopération avec les organismes internationaux pertinents.