Le Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye consacre une mini-exposition aux poteries égyptiennes dont les plus anciennes ont près de 6 000 ans.
Comme son nom l’indique, le Musée d’archéologie nationale (MAN) de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) a pour mission la mise en valeur des vestiges découverts sur le territoire français. Exception est cependant faite pour sa nouvelle mini-exposition, consacrée à l’art des potiers égyptiens du IVe millénaire avant notre ère, soit avant le début des dynasties pharaoniques. Pourquoi cette entorse ? Parce que le MAN est le dépositaire d’une immense collection comptant 8 000 références, qui lui a été léguée par Jacques de Morgan (1857-1924). Quelque peu oublié aujourd’hui, cet archéologue français dirigea le Service des antiquités de l’Egypte entre 1892 et 1897. A cette occasion, il fouilla plusieurs sites prédynastiques et fut « le premier à en reconnaître le caractère préhistorique », explique Christine Lorre, conservatrice générale du patrimoine et commissaire scientifique de l’exposition.
Découvertes dans des tombes, les poteries présentées sont pour la plupart entières et dans un excellent état de conservation. Pourtant, les plus anciennes ont près de 6 000 ans d’âge ! Il s’agit de vases rouges à bord noir, produits à partir de l’argile limoneuse du Nil. Des expériences ont déterminé qu’ils étaient cuits dans des fosses-fours, plantés tête en bas dans un combustible compact sans doute fait de charbon de bois et de fumier, une cuisson qui teignait en noir le col de ces poteries.