A travers l’émission Al Hikaya, de l’animateur Amr Adib, le journaliste soudanais spécialisé dans les affaires africaines, Mohamed Kabouché, a jeté la lumière sur les risques auxquels le Soudan est confronté suite au second rem-plissage du barrage de la Renaissance.«Les images et vidéos diffusées par les inter-nautes, illustrant les grandes quantités d’eaux du Nil Bleu passant par le barrage de Roseires au Soudan, et les mises en gardes pub-liées par le ministère soudanais de l’Irrigation con-cernant l’ouverture des por-tails du barrage de Méroé, sont des indices affirmant que d’énormes quantités d’eau traversaient le Nil Bleu», a précisé le spécialiste.
Ceci laisse poser des questions. Si de telles quantités d’eau traversent les barrages soudanais suite au second remplissage, que serait donc le cas si quelque chose survenait au barrage de la Renaissance, compte tenu de la capacité de stock-age limitée du Roseires.«Il existe un grand débat sur les risques du barrage de la renaissance pour le Soudan.
Les indices sont palpables. Tout d’abord, la vague de soif qui a frappé la capitale soudanaise Khartoum, l’année dernière, à cause de l’arrêt des stations d’eau potable vu la baisse du débit du Nil. Pourtant, cette année, les Soudanais redoutent une crue du Nil Bleu», affirme le spécialiste.
Il s’agit de risques non prévus, dus, selon les observateurs, à l’intransigeance de l’Ethiopie qui ne s’engage pas à un accord sur le rem-plissage et le fonctionnement du barrage de la Renaissance.Adib a, par ailleurs, jeté la lumière sur une hausse des taux des eaux dans le Nil Blanc ; sans compter la hausse du débit du Nil Bleu.
Ce qui laisse redouter une crue qui pourrait sub-merger de grandes superficies de terres jusqu’à Khartoum.«Oui c’est vrai. Un avertissement fut lancé dans les villages qui entourent le Nil Blanc.
Le débit du Nil Blanc est élevé et la quantité des précipitations aussi», a précisé l’expert soudanais.Il faut avoir une révision du fonctionnement des barrages installés sur le Nil Bleu et le Nil Blanc, a-t-il indiqué.«En outre, pour ce qui est des négociations, les discussions se sont axées sur un accord en cas de manque de débit ou en cas de sécheresse. Pourtant, la situation maintenant impose de négocier aussi un accord en cas de crue et haut débit», a précisé le spécialiste.