Il était une fois, dans une petite maison au bord d’une forêt, un chat nommé Mistral et une souris appelée Grise. Mistral, avec son pelage noir lustré et ses yeux verts perçants, avait toujours été réputé pour être un excellent chasseur. Grise, quant à elle, était une petite souris agile, avec des yeux vifs et un museau toujours en quête de miettes de pain.
Dans cette maison, Mistral vivait confortablement, nourri par ses maîtres, mais cela ne l’empêchait pas de chasser tout ce qui osait entrer. Et Grise, qui vivait avec sa famille dans un trou du mur près de la cuisine, savait très bien qu’elle devait toujours rester à l’écart du redoutable Mistral.
Un jour, alors que Grise explorait les alentours à la recherche de nourriture, elle se retrouva coincée. Elle s’était aventurée dans un recoin sombre où une trappe s’était soudainement fermée derrière elle. Ses petites pattes grattèrent désespérément contre le bois, mais elle ne parvenait pas à sortir. Paniquée, elle entendit des pas se rapprocher. C’était Mistral.
Le chat s’approcha lentement du piège. Il remarqua Grise, tremblante et désespérée. Ce moment aurait pu sceller le sort de la petite souris, mais quelque chose d’inattendu se produisit. Mistral, au lieu de profiter de la situation, s’arrêta, scruta Grise de ses grands yeux, et sembla hésiter. Il s’assit, la queue enroulée autour de lui, et la regarda sans bouger.
Grise, surprise, ne savait que faire. Elle était à la merci de son prédateur, mais au lieu d’attaquer, Mistral se contenta de la fixer. Alors, doucement, le chat tendit une patte vers la trappe et, avec un coup précis, la fit s’ouvrir. La souris, trop étonnée pour bouger, resta immobile.
“Pourquoi me laisses-tu partir ?” demanda timidement Grise.
Mistral, dans un rare élan de douceur, répondit : “Tu es piégée, ce ne serait pas un jeu juste. Et puis… la vie ici peut être solitaire. Peut-être n’avons-nous pas besoin d’être ennemis.”
Grise hésita un instant. Pouvait-elle vraiment faire confiance à un chat ? Mais quelque chose dans les yeux de Mistral lui disait que ce jour-là, il ne la trahirait pas. Avec un petit saut, elle sortit du piège et se retrouva face à lui.
“Je te remercie”, dit-elle doucement.
À partir de ce jour, une étrange complicité naquit entre Mistral et Grise. La nuit, lorsqu’il n’y avait personne dans la maison, Mistral et Grise se retrouvaient souvent près du feu, discutant des mystères de la forêt et des secrets de la maison. Mistral ne chassait plus Grise, et en retour, la souris lui apportait parfois des petites friandises qu’elle trouvait dans les recoins oubliés de la cuisine.