Faute d’obtenir des informations solides de la part des autorités chinoises, il est indispensable de mettre en place une veille sanitaire internationale pour contrôler la pandémie, peut-on lire sur LeMonde.
Après presque trois ans de politique zéro Covid, la Chine a enfin accepté de vivre avec le virus. La stratégie consistant à contrôler la pandémie en imposant des tests systématiques et des confinements draconiens à la population a été abandonnée depuis le 7 décembre 2022. Ce revirement brutal, alors que le taux de vaccination reste très insuffisant et que l’immunité collective est quasi inexistante, laisse le pays en proie à une vague de contaminations sans précédent, provoquant un engorgement des hôpitaux et des crématoriums.
Alors que Pékin a reconnu qu’il était « impossible » de suivre l’évolution de l’épidémie et a même cessé depuis Noël de publier des données quotidiennes sur la situation sanitaire, l’inquiétude monte à l’étranger à propos du manque de transparence sur les chiffres chinois et sur la potentielle apparition de nouveaux variants, même si, pour l’heure, aucun signal alarmant n’est apparu. Cette situation doit conduire l’Union européenne à adopter une réponse coordonnée.
Les Vingt-Sept ont trouvé un accord, mercredi 4 janvier, sur un ensemble de recommandations. Ils sont notamment appelés à imposer des tests aux voyageurs embarquant en Chine vers l’Europe et à procéder à l’arrivée à des tests aléatoires et au séquençage des résultats positifsafin d’identifier d’éventuels nouveaux variants. Cette initiative commune est la bienvenue, alors que les Européens avaient commencé à réagir en ordre dispersé, l’Italie, l’Espagne et la France ayant opté unilatéralement pour des restrictions.
L’UE ne fait que s’aligner sur laquinzainede pays dans le monde qui ont déjà rendu obligatoires des tests Covid pour les passagers venant de Chine, parmi lesquels la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Japon, l’Inde et le Royaume-Uni.
Ces mesures sont qualifiées d’« inacceptables » par les autorités chinoises, qui estiment qu’elles ne reposent sur aucune base scientifique, prévenant qu’elles pourraient prendre des « contre-mesures » en représailles. Cette réaction est pour le moins surprenante, de la part d’un pays qui ne délivre plus de visas touristiques depuis bientôt trois ans, et qui a imposé une quarantaine obligatoire à l’arrivée. Si cette mesure d’isolement a été levée le 8 janvier, un test de dépistage de moins de 48 heures restera exigé pour entrer sur le territoire chinois. C’est donc sans aucun scrupule et sans cohérence que Pékin prône le fameux principe « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».