Le haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a martelé lundi 11 septembre que « le changement climatique plonge des millions de personnes dans la famine ».
« Le futur dystopique est déjà là », a déploré le responsable des droits de l’homme des Nations unies (ONU), alertant sur le changement climatique qui entraîne incendies, inondations et canicules dévastatrices, poussant un nombre croissant de migrants à fuir.
« Le changement climatique plonge des millions de personnes dans la famine. Il détruit des espoirs, des opportunités, des foyers et des vies. Ces derniers mois, des avertissements urgents sont devenus des réalités mortelles, encore et encore, partout dans le monde », a déclaré Volker Türk à l’ouverture de la 54e session du Conseil des droits de l’homme.
« Nous n’avons pas besoin d’autres avertissements. Le futur dystopique est déjà là. Nous avons besoin d’une action urgente. Maintenant. Et nous savons ce qu’il faut faire. La vraie question est : qu’est-ce qui nous en empêche ? », a-t-il lancé.
Son cri d’alarme fait suite au somment du G20, qui a appelé à une sortie des énergies fossiles, contrairement aux espoirs de plusieurs observateurs. Alors que les changements climatiques renforcent les déplacements de populations, le haut-commissaire aux droits de l’homme a dénoncé « l’indifférence » à la tragédie des personnes qui périssent sur les routes migratoires.
“L’indifférence” vis-à-vis des naufrages de migrants
Alors que ces catastrophes climatiques renforcent de plus en plus les déplacements de populations, Volker Türk a vigoureusement dénoncé “l’indifférence” face aux tragédies subies par les migrants sur les routes migratoires. “Je suis choqué par la nonchalance qui se manifeste face aux plus de 2300 personnes qui ont été déclarées mortes ou disparues en Méditerranée cette année”, a-t-il assuré. En juin, les corps d’au moins 78 avaient été retrouvés après le naufrage d’un navire transportant plus de 600 personnes au large de la Grèce.
« Il est évident qu’un nombre bien plus important de migrants et de réfugiés meurent » ailleurs dans le monde, « y compris dans la Manche, dans le golfe du Bengale et dans les Caraïbes, où les personnes en quête de protection sont constamment repoussées et expulsées », a-t-il dénoncé.
L’Autrichien a également évoqué les situations « le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, où les expulsions et les procédures de renvoi accélérées soulèvent de graves questions », ainsi qu’« à la frontière du royaume d’Arabie saoudite, où mes services demandent des éclaircissements urgents sur les allégations d’assassinats et de mauvais traitements ».
Dans son discours, le haut-commissaire a, en outre, dressé une longue liste des violations des droits de l’homme à travers le monde, critiquant de nombreux pays, y compris la Chine, l’Iran et le Pakistan. A l’égard de la Chine, il a déclaré que les « récents défis économiques du pays rappellent la nécessité d’une approche plus participative, qui respecte tous les droits de l’homme – y compris les droits des membres des minorités ethniques, des habitants des communautés rurales, des travailleurs migrants de l’intérieur, des personnes âgées et des personnes handicapées ».
Accord de Paris
“Faire beaucoup plus, maintenant, sur tous les fronts”. C’est ce que recommande l’ONU, le vendredi 8 septembre, aux pays du monde entier s’ils veulent lutter efficacement contre le changement climatique. Un premier bilan de la mise en œuvre de l’accord de Paris de 2015, publié à 83 jours de la COP28, met en garde : “Le monde n’est pas sur la trajectoire pour atteindre les objectifs de long terme” du texte.
“Il existe une fenêtre qui se referme rapidement pour augmenter les ambitions et mettre en œuvre les engagements existants afin de limiter le réchauffement à 1,5°C”, prévient le bilan. Ce dernier suggère une nouvelle fois de multiplier les efforts en faveur de la finance, en premier lieu vers les pays en développement, de la baisse des émissions ou encore de l’adaptation au changement climatique.