L’euro reculait vers la moitié de la semaine dernière face au dollar, s’approchant de son plus bas de l’année alors que la campagne de vaccination européenne déçoit, surtout comparée aux Etats-Unis, où la relance se profile, a-t-on appris de l’AFP et l’AWP. Une troisième vague de Covid-19 s’est abattue sur l’Europe: en France, un conseil de défense a proposé un éventuel durcissement des mesures actuelles, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel a brandi la menace d’une intervention plus contraignante de l’Etat central si les règles n’étaient pas appliquées fermement.
“Les informations sur le Covid continuent de donner le ton du marché des changes”, explique Lee Hardman, analyste chez MUFG, qui précise que les paris à la baisse sur le dollar sont retombés à des niveaux plus vus depuis l’élection présidentielle américaine. En novembre, alors que l’affrontement entre Donald Trump et Joe Biden inquiétait, la prudence des investisseurs les avait poussés à accumuler les billets verts, valeur refuge. Mais récemment, c’est au contraire la perspective d’une croissance plus vive aux EtatsUnis que dans le reste du monde qui profite au dollar. “Il y a une demande pour des actifs américains qui excède l’offre, et cela fait monter le prix du dollar”, résume Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank.
A plus long terme, le plan de relance géant aux Etats-Unis devrait toutefois doper les importations de la première économie mondiale, ce qui pourrait profiter aux autres économies et faire baisser le dollar, prévient M. Leuchtmann. Outre les informations sur les confinements européens, la semaine écourtée par le long week-end pascal s’annonce chargée pour les cambistes. Le rapport mensuel sur les créations d’emploi dans le secteur privé américain mercredi sera suivi jeudi par l’indice d’activité manufacturière pour mars. Le lendemain, les investisseurs restés devant leur console malgré un jour férié aux Etats-Unis prendront connaissance du taux de chômage en mars.
Le dollar a franchi au beau milieu de la semaine dernière la barre des 110 yens pour la première fois en un an, alors que les attentes liées à la reprise économique mondiale et la montée des taux obligataires américains détournent les investisseurs de la valeur refuge nippone, a-t-on appris de l’AFP et l’AWP. Le billet vert a atteint les 110,2 yens peu après 07H00 GMT – près de 6% de plus que début janvier -, porté par les espoirs d’embellie de l’économie mondiale grâce aux plans de relance, en particulier aux Etats-Unis. “Le dollar pourrait grimper jusqu’à 115 yens d’ici la fin de l’année en fonction de la rapidité de la reprise”, a estimé Masahiro Ichikawa de Sumitomo Mitsui DS Asset Management.”
La tendance du taux de change dollaryen est portée par la montée des rendements sur les bons du Trésor américain tandis que le marché se concentre sur l’amplitude potentielle de la reprise économique aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté. Le massif plan de soutien à l’économie américaine de 1.900 milliards de dollars du président Joe Biden devait donner un coup de fouet à la croissance du pays, faisant craindre une hausse de l’inflation dans les prochains mois.
Le yen, considéré comme une valeur refuge lors des périodes d’incertitudes, s’était renforcé face au dollar au cours des douze derniers mois sur fond d’inquiétudes quant à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’économie. Mais l’accélération de la vaccination aux Etats-Unis, en plus des plans de relance portés par Joe Biden et son prédécesseur Donald Trump, ont renforcé les attentes d’une solide reprise.