Le pays des pharaons fut un pionnier du sport. Au début, il s’agissait principalement d’entraîner les soldats à la guerre.
Bâtir des pyramides, creuser des tombeaux, faire la guerre n’a jamais empêché les Égyptiens de trouver du temps pour faire du sport. La plus ancienne représentation d’une scène sportive figure sur la palette du tribut libyen, datant de 5 300 ans. On y voit deux hommes en train de lutter l’un contre l’autre. La lutte est certainement l’activité sportive préférée des Égyptiens. Témoin, les sépultures taillées dans la roche de Beni Hassan datant de 4 000 ans. Leurs résidents étaient des prêtres, des nobles et des fonctionnaires. Les murs sont couverts de scènes quotidiennes. Ainsi sept tombes contiennent des scènes de lutte et plus particulièrement deux d’entre elles où sont représentés 400 couples de lutteurs nus. Chacun engagé dans une prise différente. Apparemment, le combat cesse quand l’un des lutteurs tombe à terre. Commune à de nombreuses civilisations, la lutte pourrait bien-être le premier sport pratiqué par l’homme. « Le sport en Egypte semble avoir été lié de très près à la guerre, » conclut l’historien Jean-Paul Thuillier. « Il constitue, pour les soldats professionnels, un entraînement physique nécessaire. » Contrairement à la Grèce, les sportifs égyptiens appartiennent à toutes les classes sociales, cite Le Point.fr.
D’autres tombes de Beni Hassan sont décorées de scènes de joute nautique et de combats d’escrime avec deux bâtons. Le plus long sert à porter des coups, tandis que le plus court pare ceux de l’adversaire. Pour se protéger, les deux combattants portent des manchons en cuir et un casque sur la tête. La tombe de Toutankhamon contenait plusieurs exemplaires de bâtons d’escrime. Les a-t-il utilisés ? Aujourd’hui encore, ce sport est pratiqué dans certains villages de la vallée du Nil.
Des gravures découvertes dans la pyramide de Sahourê représentent une grande fête organisée pour l’achèvement de l’ouvrage vers 2 500 avant notre ère. Y figurent des combattants pratiquant l’escrime au bâton, la lutte libre et le tir à l’arc. Plusieurs autres bas-reliefs illustrent des fêtes sportives. L’un d’eux, situé dans la tombe d’un haut fonctionnaire du Nouvel Empire, met en scène des combats de boxes et d’escrime à la canne et des courses de taureaux et d’ânes.
Le tir à l’arc, sport populaire ?
Si la boxe est très peu représentée dans les fresques égyptiennes, en revanche le tir à l’arc était pratiqué par toutes les classes. Y compris par les pharaons. Une stèle représente le pharaon Amenhotep II, doué d’une force physique hors du commun, viser un poteau depuis son char roulant à vive allure. Dix-sept flèches sont déjà plantées sur celui-ci.
On trouve peu de représentations de course à pied. Néanmoins, les hiéroglyphes d’une stèle datant du XIIe siècle avant notre ère, à l’époque des pharaons noirs, évoquent une course longue de 100 km réservée aux soldats. Pareil pour les sauts en longueur et pour les jeux de balle qui semblent être plutôt pratiqués par les femmes. Une fresque datant du Moyen Empire (vers – 2000) laisse voir un curieux jeu : des jeunes filles à cheval sur d’autres jeunes filles se lancent des balles.