Le mois de septembre arrive beaucoup plus clément que son prédécesseur. Moins de chaleur, moins de festivités. Le mois d’août est vraiment auguste : des fêtes qui reflètent l’identité des Egyptiens pharaonique, copte ou islamique. Des fêtes qui rappellent que les Egyptiens ont aussi bien des racines et des ailes. Ces dates mémorables forment pour la majorité d’entre nous une partie intégrante de notre identité. Le huitième mois de l’année a dévoilé un autre visage très spirituel de notre cher pays.
L’irremplaçable Pape Chenouda III
Par Dr Nesrine Choucri
Unanimement aimé des Egyptiens qu’ils soient musulmans ou chrétiens, le Pape Chenouda III demeure jusqu’à nos jours une source d’inspiration et de fierté. L’Eglise a célébré le lundi 4 août le 98ème anniversaire de sa naissance, le lendemain de l’ouverture des églises d’Egypte à la prière et aux messes. A cause du coronavirus, depuis plusieurs mois, les fidèles chrétiens n’ont pas pu se rendre aux églises. De son vivant, le Pape Chenouda III n’était pas uniquement un dignitaire religieux, il était bien plus un symbole national qui a veillé constamment à ce que l’Egypte demeure unifiée dans les moments les plus difficiles. Son unique antidote face à toutes les difficultés et aux malheurs de la vie était la prière et la sagesse. Son souvenir marque encore tous les Egyptiens.
Intronisé 117ème Pape d’Alexandrie et Patriarche du Siège de Saint-Marc, le Pape Chenouda III est né sous le nom de Nazir Gayed au village d’Al-Sallam à Assiout en 1923. Sa mère meurt à sa naissance. Orphelin, il grandit parmi ses frères et sœurs au quartier de Choubra au Caire. Sa dévotion à la religion s’affiche très tôt lorsqu’il enseigne à l’Ecole du Dimanche relevant de l’Eglise copte. C’est en 1953 qu’il entre dans le monastère des Syriens où il prend le nom d’Antonius Al-Souriani. Il y est ordonné prêtre en 1955 et consacré évêque en 1962. C’est le 14 novembre 1971 qu’il est élu et intronisé Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de Saint-Marc en succédant au Pape Kyrillos VI, selon le journal Youm7.
Sa formation lui a permis de mieux connaître ses origines égyptiennes. Ainsi, à l’Université Fouad I, il a étudié l’histoire pharaonique, islamique et l’histoire moderne. Et il a obtenu son diplôme avec une mention générale « Excellent », puis a travaillé comme professeur d’histoire. Sa vocation ne se limitait pas là, il avait une plume particulière et a commencé à écrire de la poésie. On peut citer quelques-uns de ses poèmes dont « Mon cœur battant » et « Mon ami, j’ignore qui je suis », lit-on sur le site du Youm7. Il a travaillé pour de longues années comme rédacteur, puis rédacteur en chef du magazine de l’Ecole du Dimanche. L’Enba Chenouda devient membre du Syndicat des journalistes en 1966. Son numéro de membre du Syndicat des journalistes est 156.
Unanimes pour célébrer la Vierge
Par Soha Gaafar
Je vous confie un secret, c’était un de mes rêves d’avoir une fille et de lui donner le prénom de Mariam, la prononciation arabe de Marie. Cela est normal car c’est la seule femme que le Saint-Coran a honorée et a consacré toute une sourate à son nom. De même, une autre Sourate Al-Imrane porte le nom de sa famille. Allah lui a promis le paradis et affirmé qu’elle est l’une des meilleures femmes que l’Humanité n’ait jamais connues. Ce rang particulier Mariam ou la Vierge Marie l’a eu en raison de sa piété et de sa dévotion. “C’est ainsi que le Saint Coran célébrera la venue au monde de Mariam, l’une des femmes les plus importantes, si ce n’est « la plus importante » qu’ait connue l’humanité et dont le parcours spirituel restera sans aucun doute l’un des plus beaux au monde”, écrit Dr Asma Lamrabet sur son site http://www.asma-lamrabet.com.
C’est vrai que d’autres femmes étaient mentionnées dans le Coran mais pas par leur prénom : comme les femmes de Prophète, la femme de Noé, la femme d’Ibrahim, la femme de Moïse, etc.
Les musulmans ont l’habitude parfois d’entrer dans les églises et d’allumer des bougies devant son portrait pour avoir sa bénédiction. Et il m’arrive parfois même de demander à mes amies chrétiennes de m’allumer une bougie devant son portrait et de prier pour moi pendant leur visite à l’Eglise.
Ces jours-ci, les Egyptiens (chrétiens et musulmans) célèbrent l’Assomption de la Vierge Marie. A cette occasion, le jeûne de la Vierge-Marie se déroule du 7 au 21 août.
L’Eglise a fixé la date du 1er Misra selon le calendrier copte (qui correspond au 7 Août) comme le commencement du jeûne dit de la Sainte Vierge, et se poursuit jusqu’au 16 Misra selon le calendrier copte (à savoir le 22 août). Les fidèles accordent à ce jeûne un grand intérêt et le pratiquent avec austérité. Le jeûne portant son nom est l’association de réunions spirituelles dans la plupart des églises, selon http://fr.wataninet.com/2016/08/04/jeune-de-la-vierge-marie/. Un programme spirituel est établi comprenant un sermon donné tous les jours et des messes quotidiennes dans certaines églises, même celles qui ne portent pas le nom de la Sainte Vierge. Les coptes accordent un grand intérêt à ce jeûne. Plusieurs d’entre eux n’y mangent que des aliments cuits avec de l’eau et du sel, et certains fidèles y ajoutent – par un vœu – une troisième semaine. D’autres y font le vœu de garder l’abstinence jusqu’à l’apparition des étoiles dans le ciel…
A jamais “Fidèles au Nil”
Par Marwa Mourad
« Fidèles au Nil », est une fête rappelant la vénération que les Égyptiens vouaient au Nil. En tant que symbole de vie, le Nil est chéri des Egyptiens depuis les Pharaons qui avaient l’habitude de sacrifier de jolies filles dans le fleuve, croyant que cela apporterait une bonne récolte.
Le Nil était autrefois bien plus qu’une source d’inspiration mythologique. Grand site scientifique dans l’antiquité, il a servi de repère chronologique au peuple égyptien pour la création de son propre calendrier. L’apparition de l’étoile Sirius à l’est était un signe annonciateur de la crue du Nil, événement qui tombait le 15 août selon le calendrier moderne. Par ailleurs, la crue marquait le début du Nouvel An dans l’Égypte antique.
La nouvelle année comptait trois saisons, à savoir inondation, germination et récolte, chacune s’étirant sur une période de quatre mois. En raison de l’importance de la crue du Nil, les ancêtres égyptiens avaient créé deux nilomètres à Assouan afin de mesurer la hauteur des eaux.
Selon la mythologie ancienne, la crue du Nil n’était autre que les larmes d’Isis, qui pleurait la mort de son bien-aimé mari Osiris, tout en tentant de reconstituer son corps dépecé par Seth, son frère maléfique.
Cette date commémorait également le mariage de dieux de l’Égypte antique, à savoir Amon (dieu créateur, souvent affilié au soleil), Mout (déesse dont le nom signifie « mère ») et son fils Khonsou (dieu de la lune).
Certains récits racontent qu’à cette occasion, les Égyptiens effectuaient un sacrifice humain, puis jetaient dans le fleuve la « fiancée du Nil ». Mais il n’en est rien. À la place, les Égyptiens y déversaient des figurines en bois d’Amon, Mout et Khonsou, ainsi que du pharaon en place, pour qu’elles remontent à contre-courant jusqu’à Karnak et atteignent ainsi la source du Nil (l’origine de la crue). Ce rite était pratiqué en témoignage de gratitude, de respect et d’appel à la prospérité continue.
De nos jours, marchant dans les pas de leurs ancêtres, les Égyptiens célèbrent toujours la fête de la crue du Nil, en mettant à flot sur le Nil des bateaux conçus comme au temps des pharaons. Décorations fleuries, chants et danses enjoués, et costumes colorés sont au rendez-vous afin de remercier ce grand fleuve pour sa loyauté et lui jurer fidélité.
L’Hégire, source de gloire
Lundi 9 août 2021 : C’était la fête du premier jour de l’An musulman. Les familles se réunissent, partagent un repas, s’envoient des vœux de bonheur pour la nouvelle année et, parfois, s’offrent des cadeaux.
La première journée de la nouvelle année musulmane est une commémoration de l’Hégire, un évènement historique qui se produisit en l’an 622.
L’Hégire (la “rupture” ou l’”exil”) désigne le moment où le Prophète, avec quelques compagnons, a quitté La Mecque pour se rendre à Médine et y fonder une communauté répondant à ses souhaits, c’est à dire soudée autour des mêmes croyances. Cette communauté s’appelle Oumma. C’est en cela que l’Hégire désigne autant la rupture que l’exil : rupture avec un modèle de société, et départ vers un lieu prêt à accueillir une communauté qui s’étendra par la suite dans toute la péninsule arabique.
Le calendrier musulman est un calendrier lunaire, fondé sur le cours de la lune. Si l’année commence symboliquement par l’Hégire, c’est pour souligner que cet évènement a marqué le début de la communauté musulmane, l’Oumma. En se référant à ce calendrier, le 9 Août 2021 nous abordons l’année 1443 de l’Hégire.
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