“On ne peut séparer entre la beauté et l’usage, ou entre la formation et le matériel de formation lui-même, ou entre le travail, l’activité et le bénéfice, et entre l’homme et ses capacités de création artistique.” C’est ce qu’a dit un jour l’artiste et architecte égyptien pionnier Ramses Wissa Wassef. Il poursuit : “Je n’ai jamais emmené des enfants tisserands dans une salle d’art ou un musée.” Avec ces expressions géniales, Wassef a résumé sa philosophie visant à soutenir «l’instinct pur» comme «mot de passe» efficace et distinctif pour son école d’art aux racines locales et à l’impact mondial.
C’est ainsi que Wassef dirigeait les jeunes artistes de son école d’art qu’il a fondée dans les années 1940, et sa certitude absolue qu’en chaque enfant se trouve un artiste qui peut être créatif si les circonstances lui en donnent l’occasion, en lui apprenant un métier sans ingérence ni direction. Ahmed El-Dabaa, fondateur de la salle “Ubuntu”, qui accueille l’exposition rétrospective des créations de l’école “Wasef”, rappelle que Ramses Wissa a choisi le tissage pour l’enseigner aux enfants, estimant qu’il transfère l’image du tisserand l’esprit au métier à tisser, qui aide l’enfant et établit en lui l’idée de vérification et la capacité d’être créatif. L’école est établie et la théorie est devenue une réalité tangible sur les terres du village d’Al-Harraniya, au pied des pyramides de Gizeh, et sa renommée a atteint les horizons du monde. Et le grand homme est parti en 1974, après avoir formé une génération de tisserands, pour que sa famille reçoive le « drapeau » après lui et fasse émerger de nouvelles générations.
Cela a poussé Ahmed El-Dabaa à accueillir l’exposition “de l’école de Wissa Wassef de la créativité innée” pour documenter une expérience égyptienne unique, en présentant une collection distinguée et rare des tisserands de l’école entre les textiles de laine et de coton, au Centre culturel Ramses Wissa Wassef dans le village d’Harrania. Et ce pour prouver lors d’une modeste tentative de jeter la lumière sur son idée et de la présenter aux nouvelles générations qui ne le connaissaient pas, et de confirmer que “l’artisanat est un art et que l’artisan est un artiste”. Parmi les expositions captivantes figure ce que présente l’artiste inné Achour Moselhi, qui appartient à la première génération d’écoliers. Il propose un tissu en laine dans une configuration trois pièces avec de différentes dimensions.
Alors que Sabra Seoud nous présentait un tissu mystique qui exprime des fleurs de lotus et de papyrus dans l’eau du Nil parmi les oiseaux. L’exposition “Wissa Wassef de l’’école de la créativité innée” continue de recevoir ses visiteurs à la galerie Ubuntu de Zamalek jusqu’au 21 juin.