Si aujourd’hui le terme « social media » est entré dans le langage courant, vous êtes-vous déjà demandé comment en est-on arrivé là ? Imaginez qu’il y a une vingtaine d’années, les réseaux sociaux commençaient à peine à exister. Et dire qu’aujourd’hui, on a dû mal à s’en passer… difficile d’y croire, non ? A l’origine, ils étaient conçus pour créer des liens interindividuels, rapprocher amis et proches, échanger et communiquer. Les réseaux sociaux restaient un excellent moyen de rester en contact avec nos connaissances et nos proches dont le destin nous a séparés. Loin des yeux loin du cœur, est un adage bien connu ! Mais cette assertion qui signifie que l’absence détruit ou réduit l’affection, a perdu de sa pertinence avec l’ascension fulgurante des réseaux sociaux. Connecté 24/7, on n’a plus de prétexte de ne pas donner de ses nouvelles ni d’en apprendre des autres. Le clavier et la souris nous tiennent proches, l’écran, par contre, nous sépare…Débat.
Par Hanaa Khachaba
Aujourd’hui, sur 7,4 milliards d’habitants que compte notre planète, 3,42 milliards sont internautes soit 46% et 2,31 milliards sont actifs sur les réseaux sociaux soit 31% de la population mondiale. (Source : We are Social Singapore). Pourtant la naissance des réseaux sociaux est toute récente, selon mindfruits.biz.
Certains pensent que les réseaux sociaux sont apparus à la naissance de Facebook en 2004, mais inexacte, puisque les premiers naissent en 1997: c’est le cas de Weblog, Hotmail et Six Degrees, premier réseau de mise en relation.
Plateformes à destination des communautés
Mark Zuckerberg n’a donc pas l’honneur d’être le premier! Tout s’accélère à partir de 1998, année qui marque l’arrivée de Google et la naissance du « Peer to Peer » avec Napster.
On voit également des plateformes à destination des communautés comme AsianAvenue (communauté asiatique), BlackPlanet (communauté noire) et MiGente (communauté latino).
En 2001 apparaît Ryze.com, premier réseau social professionnel, mais il ne vous dit rien et c’est normal, car il n’a pas connu le succès de son concurrent… LinkedIn, ça vous parle ?
L’année 2004 voit l’arrivée de Facebook, 2006 de Twitter et SlideShare.
A partir de là, les réseaux sociaux commencent à véritablement se démocratiser et à se multiplier sur la toile.
Il n’y a qu’à voir aujourd’hui : vous trouvez que les réseaux sociaux sont en train de s’éteindre ? Non. Et vous avez raison !
Les réseaux sociaux occupent une telle place dans le quotidien qu’ils finissent par réduire le temps consacré à sa propre personne et à son entourage, et la connaissance des individus à travers leurs données de connexion. L’excès du «social media» restreint le champ de la vie privée.
Les réseaux sociaux ont changé la façon dont les gens communiquent et interagissent les uns avec les autres.
D’une part, ils offrent des moyens de communication instantanée, ce qui permet aux gens de rester en contact avec des amis et des proches, peu importe où ils se trouvent dans le monde.
Ils sont également utiles pour rejoindre des groupes partageant les mêmes intérêts, ce qui peut aider à élargir les cercles sociaux et à renforcer les relations existantes.
Les réseaux sociaux permettent sans nul doute de rester en contact avec des amis et des membres de la famille qui vivent loin, ils facilitent les rencontres et les interactions avec de nouvelles personnes, et ils peuvent offrir un soutien émotionnel en période de crise.
Mais d’autre part, les réseaux sociaux peuvent avoir des impacts négatifs sur les relations humaines.
Les conversations en ligne peuvent manquer de contexte et de nuances, ce qui peut mener à des malentendus et des conflits.
Ils peuvent également encourager la comparaison sociale et la jalousie, ce qui peut nuire à l’estime de soi et causer des tensions dans les relations.
En outre, on reproche aux réseaux sociaux de faciliter la communication avec les gens qui sont ailleurs, loin, absents au détriment des ceux avec qui on se trouve physiquement.
De plus en plus de personnes à travers le monde soutiennent le fait que les réseaux sociaux produisent des effets négatifs sur les relations humaines car ils peuvent causer de la dépendance, de l’isolement social, et une perte de contact avec la réalité.
Les réseaux sociaux peuvent -comme le soulignent de nombreux usagers- être une cause de désocialisation car ils peuvent encourager les gens à passer plus de temps en ligne et moins de temps à interagir en personne avec les autres.
Les interactions en ligne peuvent également être moins authentiques et moins significatives que les interactions en face à face, ce qui peut entraîner une perte de compétences sociales et une diminution de la tolérance à l’égard des différences d’opinions.
De plus, les réseaux sociaux peuvent également conduire à une comparaison constante avec les autres, ce qui peut créer des sentiments d’insécurité et d’anxiété sociale. Ils peuvent en outre créer un sentiment de dépaysement. A force de passer des journées entières à observer la vie des autres, on finit par se sentir déraciné de son entourage.
Sentiment de frustration et de mécontentement
On croit à tort que tout le monde autour de nous mène une vie de luxe et de loisir, ce qui accentue le sentiment de frustration et de mécontentement vis-à-vis de sa propre vie. Au-delà des usages et des abus, les réseaux sociaux exhibent données personnelles et habitudes de vie. Facebook connaît les habitudes de navigation de ses utilisateurs, à la fois sur son site, mais également en dehors, ce qui lui permet de vendre de la publicité ciblée.
Des chercheurs de l’université de Louvain et de l’université libre de Bruxelles viennent de révéler «que pendant qu’un utilisateur connecté sur Facebook visite un autre site avec des éléments sociaux, Facebook reçoit son identifiant Facebook, celui de son navigateur et l’adresse de la page visitée.
Quand il se déconnecte, Facebook continue de le tracer s’il n’éteint pas l’ordinateur». Encore un bout de vie privée qui s’envole.
Lorsque nous sommes constamment sur nos téléphones et nos ordinateurs, nous pouvons nous déconnecter de ceux qui sont physiquement avec nous. Nous pouvons manquer des moments précieux et des interactions en personne parce que nous sommes distraits par ce qui se passe en ligne.
De plus, les réseaux sociaux peuvent nous donner l’impression que nous sommes connectés avec des personnes alors que nous ne le sommes pas réellement.
Les interactions en ligne peuvent être superficielles et ne pas fournir le même niveau de connexion émotionnelle que les interactions en personne.
Cela peut faire en sorte que nous nous sentions seuls et isolés, même si nous avons des centaines d’amis en ligne.
En fin de compte, il faut souligner l’importance de trouver un équilibre entre l’utilisation excessive des réseaux sociaux et les interactions en face à face. A chacun son goût et son utilité..