URBANIA et l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) s’unissent pour dénoncer les tendances des réseaux sociaux inculquant de mauvaises habitudes issues de la culture des diètes.
Cet article aborde des thèmes sensibles liés aux troubles alimentaires et sa lecture pourrait être difficile pour certaines personnes concernées de près ou de loin par ces sujets.
Il y a une raison pour laquelle « manger » vient en premier dans le fameux commandement « Mange, prie, aime ». Les voyages culinaires, le partage d’un repas avec nos personnes préférées, les ouvertures de petits restos cute, les soupers qui durent longtemps et les danses du bonheur post-bouchées : il y a mille et une raisons pour lesquelles on aime manger.
Toute personne qui passe trop de temps sur tiktok peut en témoigner : on est toujours à quelques clips de bouffe de se retrouver avec un algorithme qui nous refile une quantité faramineuse de contenus de « nutrition » louche qui, sans faire exprès, glorifient la culture des diètes.
On a donc décidé de vous présenter quatre tendances alimentaires un peu douteuses et de les décortiquer pour comprendre pourquoi elles sont problématiques.
Allons-y.
Les « what i eat in a day »
Qui n’a jamais été couché dans son lit avec son cell à deux pouces du visage en analysant ce que nos influenceurs et influenceuses préféré.e.s mangent pour être beaux et belles de même ? Une p’tite toast à l’avocat avec un matcha pour le déjeuner, un bol burrito pour le lunch, du chocolat noir pour la collation et des pâtes au pesto pour le souper. Inspirant…
Le nom le dit, « what I eat in a day », c’est tout simplement une vidéo qui montre ce qu’une personne mange dans sa journée. C’est du contenu d’influence facile à créer et à consommer. Tout le monde est content, surtout notre algorithme.
« What I eat in a day en Italie » : hein, miam.
« What I eat in a day en tant que cardiologue » : cool.
« What I eat in a day, édition coach en nutrition diplômée de l’école de la vie » : ah.
Encore une fois, c’est inspirant comme contenu surtout si on en ressort avec des idées de recettes, mais la réalité peut être ambiguë.
Faut savoir prendre cette tendance avec un grain de sel puisque le potentiel qu’elle tourne au vinaigre est grand. Quand la culture des diètes s’empare de ce trend, elle nous laisse croire qu’en mangeant la nourriture présentée, on va atteindre l’idéal de beauté visé.
En réalité, on a très peu de contrôle sur notre poids. Celui-ci dépend de nombreux facteurs, comme notre âge, notre génétique et nos habitudes de vie. Bref, on pourrait tous et toutes manger EXACTEMENT la même affaire et PAS DU TOUT arriver aux mêmes résultats au bout du compte.
Les détox
La fameuse purification du corps.
Faut l’admettre, l’attrait des détox est grand. On a le goût de croire que tout ce que ça prend pour être en parfaite santé et perdre du poids, ce sont des jus verts et des suppléments de charbon.
En plus de nous inciter à prendre toutes sortes de produits qui coûtent une fortune « pour se nettoyer », la culture des diètes en vient à démoniser les calories. Pourtant, on a besoin de calories pour vivre.
Et ça, c’est sans tenir compte des pseudo-spécialistes de la santé un peu intenses qui incitent les gens à faire des détox louches qui sont zéro appuyées par la science ou la médecine. Le corps est capable de se détoxifier tout seul. C’est pour ça qu’on a un foie et des reins.
Le jeûne intermittent
Parlant de détox, on est tous et toutes déjà tombé.e.s sur le TikTok d’un podcaster aux propos polarisants qui racontait à quel point il était concentré et productif depuis qu’il jeûnait 20 heures par jour.
Toutefois, le jeûne intermittent présente plusieurs dangers. Par exemple, on risque de se déconnecter de ses signaux de faim et de satiété. Ensuite, les retrouver demande beaucoup de travail et de temps.
Presque impossibles à maintenir sur le long terme, les régimes restrictifs entraînent une foule d’effets secondaires sur le corps et l’esprit. Ultimement, les personnes qui suivent ce type de régime sont plus à risque de développer un trouble alimentaire.
Il est primordial de consulter un.e professionnel.le de la santé, comme un.e nutritionniste, avant de se lancer tête première dans un régime.
Le fameux « girl dinner »
Est-ce une collation ? Est-ce un repas ? Non, c’est un « girl dinneeeeeeeeeeeeeer », répondez-vous fièrement devant votre assiette composée d’un quart de houmous, d’un quart de salade niçoise, d’un quart de poulet, d’un quart de cubes de cheddar, le tout surmonté de trois tranches de concombre et d’une tasse de yogourt grec.
Le concept du girl dinner n’est pas nouveau, ça existe depuis le début de l’humanité, mais avant cette année, on appelait ça « être une fille qui évite de se casser la tête ».
Parle-moi de ça, une mode qui normalise l’imperfection, favorise l’autodérision et montre que les tiktok girlies mangent autre chose que des tartares et des belles salades dans des gros bols en bois filmés de haut.
Le seul enjeu, avec cette tendance, c’est quand elle fait l’éloge de portions de plus en plus minuscules. Au début, c’était bien drôle, les combinaisons absurdes et les bouchées de mac & cheese entre deux dumplings, mais, évidemment, on s’est mis à voir de plus en plus de girl dinners un peu problématiques, du genre bouchée de carotte entre deux rien.
Certains des contenus sont rapidement devenus triggering et la saveur humoristique derrière la tendance s’est transformée en excuse pour justifier des repas aux portions d’oiseaux.
En développant un esprit critique face au modèle unique de beauté et aux stratégies de l’industrie de la minceur, chaque personne a le potentiel de valoriser ce que son propre corps lui permet d’accomplir et d’exprimer.
Méfiez-vous des contenus alimentaires qui donneront à votre assiette un goût amer et apprenez-en plus sur les dangers possibles des régimes et tendances minceur en visitant apparencestrompeuses.ca!