c’est une femme exceptionnelle, pas comme les autres. Une femme de calibre. C’est l‘icône de la femme égyptienne. Et la meilleure à lutter pour ses droits. Une dame au goût raffiné dotée d‘un grand tact. Qui a confiance en elle-même. C’est Dr Maya Morsy, la présidente du Conseil National de la Femme (CNF). Avec des paroles directes et confiantes, la défenseuse des droits de la femme par excellence a ouvert son cœur au Progrès Egyptien à l‘occasion du 8ème anniversaire de la Révolution du peuple, le 30 juin 2021.
• Le Progrès Egyptien : Il est connu que la femme lors de la Révolution du 30 Juin a tracé l’Histoire, comment évaluez-vous son rôle ?
• • Dr Maya : Je dis toujours que la sortie de la femme aux premiers rangs le 30 Juin n’était pas seulement pour défendre son pays, mais plutôt pour défendre son identité et l’identité de son pays et ses droits. Elle avait ému le monde entier, la femme avait ouvert une brèche dans le mur de la peur car ses espoirs étaient immenses. Elle a pu retracer son destin et redessiner l’Histoire. Je voyais toujours que la sortie de la femme était surprenante. Sa descente s’effectuait dans toutes les rues, tous les coins, toutes les ruelles. Elle essayait sans cesse de défendre ses droits dont elle allait être privée et portant beaucoup d‘atteinte à Eve. La participation féminine positive s’est révélée sous un nouveau visage dans cette Révolution du 30 Juin. Et ce qui m’a ébahie était le nombre immense des femmes. C’est Eve l‘égyptienne qui fait descendre son mari et ses enfants.Elle était la 3ème ligne de défense après l’Armée et la Police. Les femmes sont descendues dans la rue avec force. «Personne ne pourra affecter l’identité de l’Egypte. Et personne ne pourra interdire à la femme de défendre ses droits et faire reculer l’Egypte en arrière», telles sont mes convictions et les convictions de la femme jusqu’aujourd’hui.
La femme avant 2014
• Le Progrès Egyptien : La femme avant et après la Révolution de 30 Juin a beaucoup changé, comment était-elle et maintenant comment évaluez-vous le statut de la femme 7 ans après ?
• • N’oublions pas que pendant les années après 2011 et jusqu’à 2013, il y avait des tentatives d’érosion des droits. Le premier choc était dans les amendements constitutionnels qui ont été faits. Lorsque tout signe donnant espoir aux droits de la femme était annulé. Tu perdais tes droits en appliquant la Constitution et par des idées rétrogrades, ce qui était ironique et réfuté à cette époque.Je n’oublierai jamais trois graves situations. Tour d‘abord, le taux de représentation au Parlement était trop faible avec 1,9%. Deuxièmement, il y avait des appels à annuler la loi du Khole’a, une disposition qui donne aux femmes le droit de divorcer «afin de protéger l’institution familiale». L’abaissement de l’âge de mariage des filles ou la légalisation de l‘excision, cette dernière était un signal affreux et destructif pour la fille, des demandes de changer l’âge de garde des enfants à 9 ans. Troisièmement, la grande surprise était la demande de supprimer le Conseil National de la Femme, considéré comme une menace pour l‘équilibre de la société.» Autant de «ballons d’essai» qui ont vite explosé devant les Egyptiennes. Les années 2011 à 2013 étaient les pires années vécues par la femme égyptienne. Encore ce qui me chagrinait est que bien que ce soient les femmes égyptiennes elles-mêmes qui sont descendues pour réclamer leurs droits, nous n’avons pas pu trouver un appui mondial à cette période».
La femme vit son âge d’or après 2014
7 ans après, C’est «l’âge d‘or de la femme égyptienne.» C’est ainsi que j‘appelle cette période. Nous avons actuellement une Direction totalement convaincue. Je peux avoir une Direction et point final. Mais pas une Direction convaincue que la femme a un droit et un droit d’égalité. Il n’y a plus une réunion, une cérémonie où le président de la République ne parle de la femme ou de ses droits. Je trouve que le président parle de la femme comme étant la muraille et la soupape de sécurité de la société, ou bien le moteur principal du développement. La société doit voir que C’est le droit de la femme d‘obtenir ses droits, C’est ce qu’a concrétisé le président Al-Sissi. Le droit de la femme égyptienne est authentique. Non pas parce que les conventions internationales veulent de nous cela, alors on agit de la sorte. Non, C’est parce qu’il y a une forte politique qui veut rendre à la femme ses droits. C’est un changement sociétal, changement radical dans les mentalités et les idéologies.
La promesse d’Al-Sissi, une garantie pour la femme
• Le Progrès Egyptien : La loi du statut personnel suscite beaucoup de polémique, quel est le rôle du Conseil National de la Femme concernant cette affaire ?
• • La loi n’ a pas encore vu le jour. Il y a des discussions là-dessus depuis 5 ans. Je t’assure que cette loi rendra justice à la femme. Car Eve a une promesse du président même de la République. Il l’a clairement dit : «Je ne signerai jamais une loi qui ne rend pas justice à la femme égyptienne». Pour moi, cette phrase vaut des millions de Constitutions et des millions de lois. Cette phrase prononcée le 12 décembre 2019 au Forum international d’Assouan. Cette phrase prononcée devant tout le monde comme un certificat et un pacte signé entre lui et la femme. Alors comment puis-je être inquiétée après cela ? S’interroge-t-elle.Selon la Constitution, aucune loi concernant la femme ne sera validée avant de passer au CNF. En tant que CNF, nous devons garantir que cette loi préserve l’intérêt suprême de l‘enfant, sauvegarde à la femme ses droits et établit une justice pour le mari.
Un geste en faveur des endettées
• Le Progrès Egyptien: Les femmes endettées, tout un dossier épineux pour la femme égyptienne. Mais le Chef de l’Etat a promis de ne plus avoir des endettées, quoi de neuf dans ce dossier ?
• • C’est un dossier qui me chagrine. Car une femme peut être dans un besoin urgent de s‘endetter pour que sa fille se marie. Mais cette dette sera la principale cause de son envoi derrière les barreaux. Ce n’est pas acceptable.Moi, en tant que présidente du CNF, je suis pour que la peine ne soit pas par la prison mais par le travail et que ce prêt soit remboursé en tranches de son gagne pain. Je souhaite également que la lettre de change à signer soit annulée car la femme est affrontée à un chantage commercial et une exploitation de la part des commerçants. Le président Al-Sissi toujours gracie les femmes endettées condamnées à des peines de prison, cherchant toujours à faire prévaloir la dimension humaine. Le Parlement a annoncé un projet de loi qui changera l’emprisonnement des personnes endettées par des peines de service civil. Dr Maya Morsi a de même souligné que le Conseil National de la Femme s’intéresse particulièrement à la question des femmes endettées et organise des séminaires de sensibilisation des femmes dans les provinces égyptiennes contre l’endettement. La loi demeure au Parlement.Le président Al-Sissi toujours gracie les femmes endettées condamnées à des peines de prison, cherchant toujours à faire prévaloir la dimension humaine
2017, cadeau du président à Eve
• Le Progrès Egyptien : Alors l’accès de la femme à des postes clés est de plus en plus renforcé. Et la dernière victoire d’accéder au Conseil d’Etat et au Parquet s’ajoute à cette liste de victoires. Comment voyez-vous cette victoire ?
• •Pour moi, le 1er octobre sera une occasion spéciale pour célébrer la victoire de la femme. Le taux de participation de la femme augmente de jour en jour. Les femmes sont plus dévouées. Les hommes vont me haïr du fait de dire ça, mais les femmes sont meilleures en plusieurs tâches, avec les détails, elles travaillent mieux avec la diversité, elles gèrent bien les gens aux aptitudes et aux profils différents.Nous avions par exemple 28% au Parlement (164), 14% au Sénat (40), 30% de femmes diplomates, 10 femmes chefs des missions étrangères, 25% dans le gouvernement, 27% de vice-ministres, 31% de vice-gouverneurs, 13% de femmes aux conseils d’administration.
N’oublions pas que 2017 était l’année consacrée à la femme comme cadeau du président à Eve. Nadia Abdou a été la première gouverneure de Beheira