La momification est une pratique largement répandue dans la civilisation égyptienne antique. Croire à l’idée d’immortalité les a amenés à conserver les cadavres aussi près que possible de leur état naturel. La limite ne s’arrêtait pas à la préservation des corps de leurs divinités et de leurs rois, mais s’étendait également à leurs animaux, car des millions de chats, de chiens, d’oiseaux, de rongeurs, de singes, de moutons, de poissons et même de crocodiles ont été trouvés dans les catacombes souterraines partout. Enquête…
Préparé par : Soha Gaafar






Les momies animales ont leur origine dans l’Égypte antique. Il s’agissait d’un élément primordial de la culture égyptienne, notamment pour des raisons religieuses. Les animaux étaient momifiés pour quatre raisons principales : permettre aux animaux aimés d’aller dans la vie d’après, emmener de la nourriture dans la vie d’après, servir d’offrandes à un dieu particulier, et parce que certains étaient perçus comme des dieux spécifiques que les Égyptiens vénéraient. Bastet, la déesse représentée par un chat, était l’une de ces déités.
En 1888, un fermier égyptien creusant dans le sable près d’Istabl Antar découvrit une sépulture de masse comprenant des momies de félins qui avaient été momifiés en grand nombre et placés dans un fossé.Les Égyptiens considèrent par ailleurs que certaines espèces facilitent la communication avec des divinités. Ils traitent les premières avec une grande dévotion dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces des secondes. C’est le cas du chat avec la déesse Bastet, de l’ibis pour le dieu Thot, du faucon pour Horus. Dès lors, les temples dédiés à ces dieux reçoivent en offrande des animaux dont le corps est traité pour l’éternité.Les animaux momifiés étaient principalement des chats, mais on a découvert deux momies de lions datant de la XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C.)Le nombre impressionnant de restes d’animaux préservés – dont beaucoup ont été si soigneusement soignés qu’ils ont été retrouvés enveloppés dans du lin comme leurs homologues humains – non seulement indiquent un phénomène culturel et religieux, car les Anciens Égyptiens croyaient que les animaux sacrés étaient des personnifications de divinités leur ressemblant.
La momification des animaux ne répond pas donc toujours aux mêmes objectifs. Il faut mettre à part les animaux qui sont l’incarnation vivante d’un dieu, au premier rang desquels les taureaux Apis, Boukhis et Mnévis, dont la momification a été extrêmement soignée, bien que les résultats soient imparfaits en raison des problèmes techniques qu’elle posait. En revanche, d’autres animaux, tels les chats, les ibis, les faucons, retrouvés dans les nécropoles d’époque tardive, sont en général de facture nettement moins soignée : il s’agit d’ex-voto que les fidèles pouvaient acheter auprès des temples pour les offrir à la divinité à laquelle ils étaient consacrés. Dans quelques cas, un animal de compagnie (chat, babouin…) a pu être momifié et déposé dans la tombe de son maître.