Sur une superficie d’environ 32 Feddans se situe un exemplaire par excellence de fortifications militaires datant de l’époque ottomane : La citadelle de Cheikh-Hammam. Celle-ci se localise à 6 Km au sud-ouest de Farchut, tout près du village d’al-Arki dans le gouvernorat de Qéna. Sur le chantier de cette ancienne citadelle opère une mission égypto française, dépend de l’Institut français de l’archéologie orientale (IFAO) et dont son chef est Dr Ahmed el-Choki, professeur des Antiquités islamiques à la faculté d’archéologie à l’Université d’Ain Chams. Interview.

Enthousiaste par son travail dans la mission, Dr Ahmed el-Choki jouie d’une longue expérience parmi lesquelles : Ancien directeur du musée de l’art islamique à Bab el-Khalek, ancien PDG de Dar al-Kotob et enfin chef de la mission archéologique égypto française à Qalet Cheikh Hammam. Cet éminent personnalité qui a profondément laissé des traces dans l’Histoire de la Haute-Égypte. Il fait partie des personnalités à l’influence centrale de l’Égypte de la seconde moitié du 18ème siècle.
« Il s’agit des vestiges de la citadelle de Cheikh al-Arab Hammam, couvert presque complètement de sable. Son importance est marquée par son primitif, puisqu’il n’a jamais été fouillé jusqu’au début de la mission. C’est un site conçu en briques crues, cela peut nous aider à mieux comprendre les différents moyens de construction dès l’Égypte ancienne jusqu’à nos jours. », a débuté Dr el-Choki, en ajoutant que l’importance historique et la valeur architectural du site figurent parmi les raisons qui ont poussé l’IFAO à lancer la mission.
Notons que la citadelle possède des murs qui s’élèvent à environ 6 m de hauteur. Elle comprend deux bâtiments séparés, principal et secondaire, flanqués de tours de défense, et inclut des magasins, des moulins à grains et des casernements.
Connue dans la Haute-Égypte, Cheikh al-Arab était le refuge pour les pauvres et les princes, un abri pour les aînés et les nobles. Son pouvoir était étendu sur une grande partie de la Haute-Égypte de Ménia jusqu’à Assouan, il a choisi le village de Farchout pour capitale.
« Nous étudions une partie de notre histoire : Cheikh al-Arab Hammam était une grande personnalité, qui a joué un rôle remarquable dans l’Histoire. Il était un héros national, qui grâce à lui, toute la Haute Égypte fut réunie, protégé des Mamelouks qui régnaient le pays à ce temps. Il a régné la Haute-Égypte sous sa tutelle. », a raconté el-Choki
Selon l’IFAO, Cheikh al-Arab a formé une force militaire constituée de bédouins Hawâra et de Mamelouks fuyant le pouvoir de Ali Beih al-Kebir. La citadelle se trouve dans un lieu stratégique : face à Wadi el-Hol qui mène à la route Darb el-Arbaien. Cette route était très connue, c’est sur laquelle les caravanes
1er égyptien présidant une mission de l’IFAO

Selon le chef de la mission, l’Institut français d’archéologie orientale est certainement considéré comme le plus grand institut scientifique spécialisé dans l’archéologie en Égypte. 2020 marquait le début de la saison de la mission. Étant premier chef égyptien d’une mission de l’IFAO, Dr el-Choki a expliqué que la mission est le fruit de coopération entre trois partenaires : Le ministère du Tourisme et des Antiquités, la faculté d’archéologie à l’Université d’Ain Chams et l’Institut français d’archéologie orientale. « La mission, financé par l’IFAO, comprend des archéologues et des spécialistes étrangers. Notre équipe est formé d’environ dix membres en addition des ouvriers du village al-Araki. Nous restons sur le chantier pendant un mois, et cela nécessite des préparatifs particuliers pour faciliter le travail. », a-t-il expliqué.
Outre, Dr el-Choki a noté qu’au cours de ce mois, le travail ne cesse jamais. Le chantier était négligé et laissé pendant des décennies, et donc il faut faire beaucoup de travail, surtout le nettoyage. « Au cours de la première saison, de nombreux artefacts ont été mise à jour : six maisons complètes, des dômes, des murs, des poteries de différentes tailles, des fours, des escaliers, des bijoux, des tissus colorés, des cordes, des monnaies … Il s’agit donc d’une grande découverte. Le travail de l’équipe ne va pas s’arrêter, nous avons achevés 1% de la superficie ! A la fin de chaque saison, nous commençons nos études pour mieux comprendre le mode de vie des villageois. Et comment cette citadelle fut gérée. », a poursuivi le chef de la mission.
En effet, la mission possède un plan de réhabilitation pour le site. « Nous sommes dans un chantier des antiquités islamiques du 18ème siècle. Au début du travail, notre but était de découvrir la nature du site, est-il un site militaire ? ou civil. Comment la citadelle fut conçue ? », a-t-il dit et d’ajouter « Imaginez-vous que ce site après la restauration sera ouvert aux visiteurs, et sera un site touristique pour les villageois, dans lequel, des activités peuvent être organisées ainsi que des ateliers et des expositions. », a-t-il conclut.