Emmanuel Macron a dû reporter sa visite d’Etat en Allemagne en raison des émeutes en France, un coup symbolique au moment d’ouvrir un “nouveau chapitre” franco-allemand et après avoir déjà annulé au printemps la venue du roi Charles III à Paris pour cause d’agitation sociale. La décision a été annoncée samedi par les deux proches alliés après un entretien téléphonique entre le président français et son homologue Frank-Walter Steinmeier, à la veille du début de cette visite qui devait durer jusqu’à mardi. Emmanuel Macron “a demandé le report”, a annoncé la présidence allemande dans son communiqué. “Compte tenu de la situation intérieure, le président de la République a indiqué qu’il souhaitait pouvoir rester en France ces prochains jours”, a confirmé l’Elysée à l’AFP. Aucune nouvelle date n’a été fixée à ce stade, a précisé l’entourage du chef de l’Etat français. Le président allemand a fait savoir qu’il “regrette l’annulation” mais la “comprend parfaitement en raison de la situation”, qu’il “suit avec une très grande attention”. “Il espère que la violence dans les rues va s’arrêter bientôt et que la paix sociale pourra de nouveau être rétablie”, ajoutent ses services. Des sources côté français avaient laissé entendre que le sort de la visite dépendrait du climat de la nuit de vendredi à samedi, or les autorités assurent que les violences ont été d’une “intensité moindre” que la nuit précédente. Mais les scènes de pillage et de destruction se sont encore multipliées à travers le pays, quatre jours après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué mardi dernier à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier. Emmanuel Macron avait été contraint de gérer une grande partie du début de cette nouvelle crise à distance, d’abord à Marseille où il se trouvait de lundi à mercredi derniers, puis de Bruxelles où il a assisté à un sommet européen jeudi et vendredi avant d’écourter sa présence. A un an des Jeux olympiques de Paris, les images de violences urbaines, qui font le tour du monde, sont un coup dur pour le blason français, encore terni par le report de cette visite d’Etat. D’autant que fin mars, c’est le souverain britannique qui avait décidé de reporter sine die sa propre visite d’Etat en France alors que, déjà, des incidents rythmaient la contestation sociale contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron.