Depuis le début des atrocités israéliennes contre la bande de Gaza, les Egyptiens ont lancé une campagne de boycott des produits importés pour être solidaires avec le peuple palestinien et essayer de faire un changement en arrêtant l’achat de n’importe quel produit fabriqué en Occident ou dans n’importe quel pays soutenant l’occupant et ses politiques barbares.
Or l’appel à encourager le produit local est encore plus ancien que cette date. L’Etat a en fait multiplier les démarches pour encourager l’industrie locale en adoptant de nombreuses mesures susceptibles de simplifier les procédures et ainsi faciliter la tâche des industriels pour les inciter à présenter un produit local de qualité, qui sera à la hauteur de l’importé et permettra aux Egyptiens de mettre de côté cette idée désuète et préconçue, que tout ce qui est local est d’un niveau inférieur au même produit importé. Dans la Nouvelle République, plusieurs mesures ont été adoptées pour développer l’industrie locale et renforcer la compétitivité locale. L’adoption de cette politique permet de créer des conditions favorables à l’émergence d’un milieu innovateur en présentant un produit local de haute qualité, capable de concurrencer avec les produits importés.
Acheter local… c’est choisir de se libérer
Si l’on est peu habitué à consommer ou acheter localement, maintenant c’est le temps propice pour commencer afin de changer nos habitudes. Et une bonne façon de débuter est de faire des recherches en ligne lorsque l’on a un besoin spécifique. C’est en fait, ce qui a été fait par plusieurs citoyens qui ont lancé de grandes recherches sur la Toile et sur les réseaux sociaux, demandant quels sont et où trouver les produits localement fabriqués pour servir de substituts aux produits importés. Il y a des sites web qui regroupent les produits et des aliments de plusieurs fabricants locaux et qui peuvent aider à découvrir des entreprises et à faire des choix selon nos critères de sélection.
Il est aussi intéressant de visiter les marchés et les foires d’artisans et de fermiers que l’Etat organisent d’un temps à autre dans différents endroits, pour aller à la rencontre des entrepreneurs et échanger avec eux, ce qui nous permet de comprendre les coulisses de la fabrication locale.
Par Névine Ahmed
Depuis un certain temps, on entend répéter des expressions comme: “consommer local” ou acheter le “produit local”. Ces expressions sont de plus en plus utilisées dans les différents secteurs industriels et notamment le secteur alimentaire. Dans un article sur le site “Max de Génie”, on utilise le terme “locavores” pour désigner les personnes qui ont fait le choix de consommer local.
La définition du terme “locavore”dans le dictionnaire, désigne toute personne qui désire de ne consommer que des fruits et légumes locaux et de saison pour contribuer au développement durable.
A présent, il paraît que les Egyptiens ont décidé de devenir des “locavores”, pas uniquement en n’achetant que des produits fabriqués à proximité ou chez les petits commerces, mais avec une plus large envergure du terme, en n’achetant qu’un produit fabriqué localement pour ainsi soutenir l’économie nationale, et ce, en permettant une meilleure rémunération des producteurs égyptiens.
Au niveau des tendances de l’Etat, la nouvelle politique industrielle adoptée a pour objectif de renforcer la compétitivité locale (attractivité des investissements locaux, investissements publics dans la formation, aide à la création d’entreprises, partenariat entre secteurs public et privé). Cette compétitivité est fondée sur les capacités des acteurs locaux à absorber les innovations, ainsi que sur l’environnement économique, technique et financier, ce qui contribue à l’ouverture. L’adoption de cette politique permet de créer des conditions favorables à l’émergence d’un milieu innovateur et finalement de développer l’industrie locale et présenter un produit de haute qualité, capable de concurrencer avec les produits importés.
Si l’on se demande quelles sont les raisons qui ont poussé à encourager l’achat des produits locaux, tant de bonnes réponses viennent en tête. La première est définitivement l’encouragement de l’industrie locale et l’apprentissage de faire le choix de se libérer de tout ce qui est préconçu qui méprise le local et s’acharne à acheter l’importé. Il faut apprendre à aller plutôt au plaisir que cela nous procure en tant que consommateur, quand on achète local. Pour les experts, il faut savoir qu’acheter local, c’est aussi vivre une expérience humaine et c’est ressentir de la fierté pour nos achats. Egalement, parmi les raisons qui nous poussent à acheter local, c’est d’après les analystes, connaître l’histoire d’un produit ou d’un aliment, les gens qui ont participé à sa fabrication, sa préparation ou sa culture, etc. Cela est en fait possible en consultant les pages des producteurs locaux sur les réseaux sociaux et sur les différents sites.
Un autre aspect à considérer également en tendant à acheter local, c’est surtout le fait de créer la chance à offrir des emplois, ce qui a un impact direct sur la société. Un employé d’une petite entreprise -qui habite souvent le même quartier- et qui fait ses achats chez d’autres petites entreprises locales crée une belle chaîne de valeurs pour notre société! Par conséquent, l’économie locale est alors stimulée, et au lieu de voir des multinationales enrichir leurs comptes en banque, on voit plutôt apparaître une société locale économiquement saine et prospère.
En réaction aux atrocités israéliennes à Gaza : Le boycott fait renaître l’industrie nationale
L’industrie nationale a plus que jamais le vent en poupe. En réaction au conflit israélo-palestinien, les Egyptiens avaient leur mot à dire. Le boycott des produits et des marques issus des entreprises soutenant Israël s’affermit de jour en jour. La population, toutes couches confondues, a décidé de claquer la porte face aux marchandises de « l’ennemi ». Les alternatives égyptiennes sont désormais à leur période de vaches grasses. Les ersatz n’ont cependant pas de place étant donné que la qualité est de mise.
Par Hanaa Khachaba
Obus, mitraillettes, blindés et chars, la guerre est menée autrement en Egypte. Outre l’aide humanitaire envoyée à l’enclave palestinienne, le boycott s’avère un choix significatif. Pour formuler son plein soutien aux frères Gazaouis, prisonniers dans leurs propres territoires, le peuple égyptien prend acte. Solidaires de la cause palestinienne, il s’est résolu à ne pas commercer avec les pays s’alignant sur les atrocités de Tsahal. Le constat est vite fait : le boycott est aussi efficace que le port d’armes.
Les appels au boycott des articles étrangers inondent les réseaux sociaux. Tout particulièrement de jeunes figures égyptiennes parmi les acteurs, les blogueurs et les youtubeurs ont encouragé la population à se passer des produits « ennemis », pour montrer la voie aux autres, la voie de la pression populaire efficace. « Ce ne sont pas des appels en l’air. Que chacun commence par lui-même, sa famille, ses amis. Nous souhaitons que ça prenne de l’ampleur et devienne viral », a lancé Samira, jeune influenceuse d’une trentaine d’années. Quant à R. H. elle est pour le boycott dans la mesure où celle n’affecte pas directement les employés égyptiens qui travaillent dans des magasins de restauration rapide. « Je peux très bien me passer des produits étrangers. Cela ne me pose pas problème du tout. J’en trouve des alternatives égyptiennes très bonnes. Mon problème est les travailleurs et leurs familles. Le boycott peut certainement leur causer d’énormes dégâts côté financier », confie-t-elle au Progrès Egyptien.
Sur les réseaux sociaux de larges campagnes de boycott des produits étrangers gagnent en adeptes. Facebook, X, YouTube, toutes les plates-formes sont en ébullition du moment où les atrocités israéliennes n’ont cessé de s’amplifier dans l’enclave palestinienne.
Les jeunes, que l’on croyait pratiquement plus occidentalisés que les adultes autant dans leurs habitudes vestimentaires que culinaires, sont montés au créneau en cherchant à encourager l’industrie nationale. Celle-ci longtemps tombée aux oubliettes à la faveur des produits importés, peut enfin sortir sa tête de l’eau.
De nombreux experts économiques estiment que le boycott peut être une arme efficace pour exprimer un mécontentement collectif envers une entreprise, un produit ou une politique. Son efficacité dépend toutefois de divers facteurs, tels que le niveau de participation et la capacité à mettre une pression économique sur la cible.
« On peut envisager le recours au boycott lorsque d’autres moyens de protestation ou de négociation ont échoué ou sont inefficaces. Cela peut être utilisé pour défendre des causes telles que les droits de l’homme, l’éthique environnementale ou la justice sociale » souligne Dr Rafif, professeur en Sciences Politiques.
Lorsque la frustration arrive à un tel point que l’on se sent impuissant face à un ennemi farouche, le boycott devient l’arme désespérément recherchée. On veut à tout prix faire passer son message, faire entendre sa voix et montrer son refus catégorique de ce qui se passe, à quoi recourir autre qu’à la pression sociale ?
L’arme du boycott est multifonctionnelle. Elle favorise la possibilité de sensibiliser l’opinion publique, de faire pression sur les entreprises pour qu’elles changent leurs pratiques, et d’encourager le débat et la mobilisation autour de certaines questions.
Ceci dit, le boycott peut potentiellement encourager l’industrie nationale si les consommateurs se tournent vers des alternatives nationales. Cependant, cela dépend du contexte spécifique et de la disponibilité d’options nationales compétitives. Il est important de noter que l’efficacité du boycott peut varier en fonction des circonstances et des objectifs spécifiques, et il est donc essentiel d’évaluer attentivement chaque situation avant de décider d’y recourir.
Lorsqu’un boycott est lancé contre des produits étrangers ou des entreprises internationales, cela peut créer une demande accrue pour les produits nationaux. Cette demande accrue peut inciter les entreprises nationales à augmenter leur production et à développer de nouvelles capacités pour répondre aux besoins des consommateurs. En rompant « économiquement » avec les parties se proclamant contre la cause palestinienne, cela peut entraîner une baisse des ventes de ces produits importés et une augmentation des ventes de produits nationaux.
Cette augmentation de la demande peut encourager les entreprises nationales à investir davantage dans l’innovation, la recherche et le développement, afin de proposer des alternatives compétitives aux produits étrangers. De plus, lorsque les consommateurs soutiennent l’industrie nationale en boycottant des produits étrangers, cela peut renforcer la confiance des entreprises nationales et stimuler leur croissance. Les entreprises peuvent être encouragées à investir dans l’expansion de leurs capacités de production, à créer de nouveaux emplois et à contribuer au développement économique du pays.
Les entreprises nationales se retrouveront ainsi dans le courant ascendant grâce au soutien des consommateurs, cela stimulera subséquemment d’autres secteurs de l’économie, tels que les fournisseurs locaux, les distributeurs et les services associés. Cela peut créer un élan pour l’ensemble de l’industrie nationale et favoriser la croissance économique globale.
Cependant, il est important de noter que le succès du boycott en tant que catalyseur pour l’industrie nationale dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, il est essentiel que les alternatives nationales soient disponibles et compétitives en termes de qualité, de prix et de disponibilité. Si les consommateurs ne peuvent pas trouver des produits nationaux satisfaisants, le boycott peut ne pas atteindre ses objectifs.
De plus, pour que le boycott ait un impact significatif sur l’industrie nationale, il est crucial que la participation des consommateurs soit suffisamment large et durable. Plus le boycott est soutenu par de nombreuses personnes, plus il aura de chances de réussir à influencer les entreprises et à encourager l’industrie nationale.
Enfin, il est important de prendre en compte les conséquences potentielles du boycott sur l’ensemble de l’économie. « Bien que le boycott puisse favoriser l’industrie nationale, il peut également avoir des répercussions sur les travailleurs et les entreprises liés à l’industrie étrangère ciblée. Il est donc essentiel d’évaluer attentivement les implications économiques et sociales avant de recourir à un boycott », alerte Dr Rafif qui se range ouvertement du côté de cette arme quoique pacifique est efficace.
En résumé, le boycott peut jouer un rôle dans la promotion de l’industrie nationale en créant une demande accrue pour les produits nationaux. Cependant, la réussite du boycott dépend, entre autres, de la disponibilité d’alternatives nationales compétitives et d’une large participation des consommateurs. Par conséquent, toutes les chances seront du côté de l’industrie nationale qui devra se remettre rapidement sur les rails.