En un peu plus de quatre ans, depuis 2017, le nombre de diplomates russes expulsés d’Europe ou d’Amérique du Nord dépasse celui des Soviétiques déclarés « non grata » entre 1971 et 1991, du temps de la guerre froide. Aussi laconiques que secs, les com-muniqués se succèdent. Les départs précipités, aussi. En un peu plus de quatre ans, depuis la décision prise par Barack Obama d’expulser, en janvier 2017, 35 diplomates russes accusés d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine qui a vu l’arrivée de Donald Trump au pou-voir, pas moins de 309 représentants de la Russie, selon le décompte du Monde, ont dû quitter le territoire européen et nord-américain – ou s’apprêtent à le faire si l’on tient compte de l’ultimatum posé d’ici à fin mai par la République tchèque concernant 63 diplomates russes sup-plémentaires.La dernière expulsion en date est venue de Roumanie. Lundi 26 avril, Bucarest a annoncé le départ d’un attaché militaire adjoint de l’ambassade de Russie, Alexeï Grichaïev, « déclaré persona non grata au vu de ses activités et de ses actions contraires à la Convention de Vienne sur les relations diploma-tiques ». Une décision prise avant tout en signe de solidarité avec la République tchèque, en plein conflit diplomatique avec Moscou depuis que, le 17 avril, son premier ministre, Andrej Babis, a assuré avoir en sa possession les « preuves irréfuta-bles » de l’implication de la Russie dans l’explosion d’un entrepôt de munitions ayant entraîné, en 2014, la mort de deux personnes.