A mesure que les pays mettaient en œuvre des mesures de confinement pour endiguer la propagation du coronavirus, la violence à l’encontre des femmes, surtout celle se produisant à domicile, s’est amplifiée – dans certains pays, les appels aux lignes d’assistance ont été multipliés par cinq.
La campagne Tous UNIS, d’ici 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes du Secrétaire Général des Nations Unies marque les 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes (du 25 novembre au 10 décembre) sur le thème global «Orangez le monde : Financez, intervenez, prévenez, collectez!».
Aujourd’hui, la violence à l’égard des femmes et des filles constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Elle demeure également l’une des moins signalées en raison de l’impunité, du silence, de la stigmatisation et du sentiment de honte qui l’entourent.
La violence à l’égard des femmes se manifeste globalement sous forme de violences physiques, sexuelles et psychologiques, telles que :
- la violence d’un partenaire intime (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
- la violence sexuelle et le harcèlement (viol, actes sexuels forcés, avances sexuelles non désirées, abus sexuels sur enfants, mariage forcé, harcèlement dans la rue, harcèlement criminel, cyberharcèlement) ;
- le trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle) ;
- la mutilation génitale féminine ;
- le mariage précoce.
Les conséquences néfastes de la violence à l’égard des femmes sur le plan psychologique, sexuel et génésique affectent les femmes à tous les stades de leur vie. Par exemple, les désavantages éducatifs précoces constituent non seulement le principal obstacle à la scolarisation universelle et au droit à l’éducation des filles, mais sont également responsables de la limitation de l’accès à l’enseignement supérieur et se traduisent par des opportunités limitées pour les femmes sur le marché du travail.
La violence à l’égard des femmes continue d’être un obstacle à la réalisation de l’égalité au développement, à la paix et à la réalisation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Au total, la promesse des objectifs de développement durable (ODD) – ne laisser personne de côté – ne peut être tenue sans mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles.
Passez à l’action pour mettre fin à la violence
Voici exactement dix manières de changer les choses, en toute sécurité et avec l’impact voulu :
1. Écoutez et croyez les survivantes Lorsqu’une femme raconte ce qu’il lui est arrivé, elle fait un premier pas pour briser le cycle de la violence. C’est à nous toutes et tous de lui donner l’espace sûr dont elle a besoin pour parler et se faire entendre. Les survivantes d’actes de violence s’expriment plus que jamais, et chacun a un rôle à jouer pour s’assurer que justice soit faite.
2. Montrez la voie à la génération qui vient et inspirez-vous de ses idées Mettez en avant les stéréotypes que les enfants rencontrent continuellement, que ce soit dans les médias, dans la rue ou à l’école, et faites-leur savoir qu’il est normal d’être différent. Favorisez une culture d’acceptation.
3. Plaidez pour des réponses et des services adaptés
Les services destinés aux survivantes sont des services essentiels. Cela signifie que les refuges, les numéros d’urgence, les assistances psychologiques ainsi que tous les services de soutien aux survivantes de violences basées sur le genre doivent être disponibles pour les personnes dans le besoin, même pendant la pandémie de coronavirus.
4. Comprenez le consentement Librement donné, le consentement enthousiaste est obligatoire, à chaque fois. Plutôt que d’attendre un « non », assurezvous qu’il y a un « oui » actif de la part de toutes les parties concernées. Adoptez le consentement enthousiaste dans votre vie et parlez-en.
5. Apprenez à lire les signes d’abus et découvrez comment vous pouvez aider Si vous pensez que quelqu’un vous maltraite, vous pouvez obtenir de l’aide. Vous n’êtes pas seule. Si vous souhaitez parler à un avocat qualifié par l’intermédiaire d’un numéro d’urgence, nous avons compilé cette liste de ressources à travers le monde.
6. Engagez la conversation
Affichez votre solidarité avec les survivantes ainsi que votre position dans la lutte pour les droits des femmes en ‘’orangeant’’ votre profil sur les réseaux sociaux pendant les 16 Jours d’activisme — vous pouvez télécharger des bannières à utiliser sur Facebook et Twitter. Sur Instagram, vous pouvez utiliser le filtre facial d’ONU Femmes pour montrer que vous prenez des mesures pour mettre fin à la violence basée sur le genre. Vous pouvez aussi identifier un(e) ami(e) pour encourager votre communauté à faire pareil. Utilisez les hashtags #Orangezlemonde, #16Jours et #GénérationÉgalité pour démarrer vos propres échanges sur la violence basée sur le genre, ou pour partager des éléments de notre kit pour les réseaux sociaux avec des messages et des visuels en anglais, en français, en espagnol, en russe, en arabe et en chinois, disponibles ici.
7. Opposez-vous à la culture du viol
La culture du viol est l’environnement social qui permet de normaliser et de justifier la violence sexuelle, alimenté par les inégalités et les attitudes persistantes en matière de genre et de sexualité.
La première étape du démantèlement de la culture du viol consiste à lui donner un nom. Qu’il s’agisse de notre attitude face aux identités de genre ou des politiques que nous soutenons dans nos communautés, nous pouvons toutes et tous agir contre la culture du viol.
8. Financez les organisations de femmes
Faites un don aux organisations locales qui œuvrent pour l’autonomisation des femmes, font entendre leur voix, aident les survivantes et favorisent l’acceptation de toutes les identités sexuelles.
9. Tenez-vous mutuellement responsables
La violence peut prendre de nombreuses formes et inclut le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et dans l’espace public. Prenez position en la décriant lorsque vous la voyez : les sifflements, les commentaires sexuels inappropriés et les blagues sexistes ne sont plus jamais acceptables.
10. Prenez connaissance des données et demandez-en davantage
Pour lutter efficacement contre la violence basée sur le genre, nous devons comprendre l’étendue du problème. La collecte de données pertinentes est essentielle à la mise en œuvre de mesures de prévention efficaces et à la mise en place d’un soutien approprié aux victimes.
Sources :
https://www.un.org/fr/ observances/ending-violenceagainst-women
https://www.unwomen.org/fr/
news/stories/202011//compilationtake-action-to-help-end-violenceagainst-women