Les négociations tenues à la capitale du Congo, Kinshasa, entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie ont échoué sans parvenir à une solution. Ceci à cause de l’intransigeance, l’atermoiement et la volonté d’imposer un fait accompli, de la part de l’Ethiopie, sur les pays en aval, a indiqué Ahmad Moussa dans un article publié au quotidien Al Ahram.
L’Egypte a déclaré que ces réunions étaient la dernière tentative de parvenir à un accord juridique contraignant sur le remplissage et le fonctionnement du barrage éthiopien avant la crue.
Le long des dix dernières années, l’Egypte a pris part aux négociations sur le barrage, avec honnêteté et de bonnes intentions, pour réaliser l’objectif de l’Ethiopie de construire le barrage mais sans porter atteinte à l’Egypte ni au Soudan.
En outre, l’avertissement du Président Abdel Fattah Al Sissi était clair : nous ne permettrons à personne de prendre une goutte d’eau quota de l’Egypte dans les eaux du Nil. Le quota de l’Egypte est intouchable. Le fait d’y toucher est une ligne rouge. Le message fut compris par tout le monde.
Pourtant, les intentions de l’Ethiopie sont redoutables depuis qu’elle a profité des instabilités de 2011 pour accélérer la construction de son barrage et augmenter sa capacité de stockage à 74 milliards de mètres cubes. Montant d’eau qui équivaut aux quota des deux pays en aval. L’Ethiopie a continué à atermoyer, à échapper aux négociations. Quelques heures avant les dernières réunions, le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères a annoncé un plan pour le contrôle et la vente des eaux du Nil.
Ce qui a eu lieu sous les yeux de l’Union Africain, de l’Union Européenne et des Etats-Unis, affirme que le régime éthiopien continue à tromper et que sa manière de négocier n’était point acceptable. Les responsables éthiopiens ont annoncé un second remplissage du barrage qu’il s’agisse d’un accord ou non entre les trois pays.
De plus, l’Ethiopie a négligé les avertissements concernant les atteintes que constituerait le second remplissage sur les deux pays en aval et les risques de remplir le barrage sans accord. Ce qui indique que le régime d’Addis Abeba prend des décisions unilatérales loin de la déclaration de principes conclue en mars 2015. Ce qui laisse entrevoir une escalade et menace la stabilité de la région (…)
Les Etats-Unis ont appelé l’Ethiopie durant les réunions tenues à Congo, à échanger les informations avec à l’Egypte et le Soudan. Pourtant, le pays refuse d’échanger les informations liées au barrage. Ce qui constitue une infraction aux lois internationales qui régissent la construction des barrages sur les rivières transfrontalières. (…)
Pourtant, l’Ethiopie refuse de répondre à une question : et si le barrage s’effondrait ? Quels seront les risques pour les populations?
L’Egypte a épuisé toutes les voies pour parvenir à un accord qui préserve ses droits historiques à l’eau du Nil (…) Sans doute l’Egypte ne cessera de défendre sa sécurité hydrique.