Et si la dédicace du bouquin entre vos mains mentionne ChatGTP comme auteur ? Il y a quelques années, on n’aurait jamais imaginé qu’une IA pouvait vous parler, vous répondre, voire rédiger pour vous des articles et des livres. Aujourd’hui, plus de 200 livres vendues par Amazon sont écrits par le nouveau ChatGPT (Generative pre-trained Transformer). Un phénomène qui inquiète les maisons d’éditions et écrivains, mais qui, par contre, encourage quelques centaines d’amateurs de lettres de rédiger leurs propres livres, les mettre en vente et gagner ! Un nouveau business qui s’installe petit à petit dont ces novices font leurs choux gras, mais qui, en revanche, menacent l’existence des hommes de lettes !
Un débat s’ouvre…
Par Hanaa Khachaba
L’utilisation de ChatGPT dans la littérature a ses avantages et ses inconvénients. Tout d’abord, il permet aux auteurs de créer des histoires plus riches et plus complexes et les aide à trouver des idées et à développer des personnages plus profonds. C’est également un excellent moyen d’économiser du temps et de l’argent puisqu’avec cet outil conversationnel, les auteurs seront aptes à écrire plus rapidement et à éviter les erreurs.
Cependant, il peut être difficile de contrôler le contenu généré par le logiciel. De plus, il peut être difficile de s’assurer que le contenu généré est cohérent et de qualité. Et l’un des écueils s’avère aussi la difficulté de s’assurer que le contenu généré est original et non copié.
« C’est un danger pour la création », s’alarment des spécialistes. D’autres y voient un pacte avec le diable qui bouleverse les écrivains. Le robot conversationnel ChatGPT (mis à disposition du grand public en novembre dernier) rédige des livres au gré de ses utilisateurs.
Les écrivains ont longtemps parlé d’intelligence artificielle (IA) dans leurs ouvrages, et cela est devenu maintenant une réalité avec laquelle ils doivent composer. Entre ceux qui voient l’IA comme un assistant et ceux qui la prennent pour un danger pour l’avenir de la création littéraire, les réactions face à ce phénomène sont très diverses.
« How to use chatGPT to write a book from scratch », cette vidéo mise en ligne début janvier 2023, a déjà été visionnée plus de 115 000 fois… Des centaines de contenus similaires, aux titres aguicheurs, circulent également sur les réseaux sociaux. Les adeptes de l’argent facile y trouvent une bonne aubaine, dans un contexte où les règles du jeu autour de l’IA ne sont pas encore bien définies.
L’intelligence artificielle lors de sa sortie, fin 2022, commençait à faire parler d’elle. Assistant ou substitut ? Certains observateurs veulent voir ce dont ChatGPT est capable. Depuis l’apparition de ce logiciel, de plus en plus d’auteurs, et surtout des amateurs, s’intéressent à l’outil. Pour certains, il s’agit d’un formidable moyen d’écrire des livres, un assistant parfait qui vous accompagne tout au long de votre ouvrage. Selon d’autres, au contraire, y recourir s’apparente à du « dopage » puisque, pour eux, l’écriture assistée par le ChatGPT s’allie à la triche.
C’est tout le monde de la littérature qui est bouleversé par l’arrivée du chatbot, et par une question à laquelle il n’y a pas encore de réponse : ChatGPT pourrait-il un jour signer des livres et remplacer les auteurs ? Si l’idée peut sembler farfelue, elle ne devrait plus l’être autant dans le futur, à mesure que le nombre de livres écrits par ChatGPT ne cesse d’augmenter. Amazon et sa librairie en ligne Kindle recensent même aujourd’hui plus de 200 ouvrages écrits par le chatbot d’OpenAI. Des romans, des manuels techniques ou livres pour enfants où ChatGPT est à chaque fois crédité comme auteur ou co-auteur. De quoi inquiéter les écrivains quant à leur avenir dans le secteur.
Ces systèmes peuvent également apprendre à partir de livres existants et à produire des œuvres originales. Ceci fait, la sphère littéraire s’inquiète par le fait que les technologies numériques et les médias sociaux peuvent modifier la façon dont les gens lisent et interagissent avec la littérature. Les technologies numériques peuvent également modifier la façon dont les auteurs publient et distribuent leurs œuvres, ce qui peut avoir un impact sur la façon dont les œuvres sont reçues et appréciées.
Les gouvernements doivent-ils restreindre l’utilisation des ChatGPT en dehors de la création littéraire ? Cela dépend certainement de la façon dont ces outils robotiques qui devront en théorie assister l’homme dans ses tâches variées, sont utilisés. S’ils sont utilisés pour des fins légitimes et bénéfiques, il n’y aura pas de raison pour que les gouvernements s’y mêlent. Cependant, si les technologies numériques sont investies pour des objectifs malveillants ou frauduleux, alors les gouvernements devraient prendre des mesures pour les restreindre.
Dans l’Etat du Missouri (aux Etats-Unis), une jeune mère de famille Colleen Blanchette décide de réaliser le rêve de sa petite fille Scarlet : écrire un livre. Quelques jours avant de souffler sa troisième bougie d’anniversaire, elles évoquent ensemble l’idée de créer une histoire autour d’une petite héroïne dotée de superpouvoirs grâce à ses cheveux bouclés.
« Nous avons défini les principales idées, les caractéristiques de notre personnage, et rédigé des notes écrites dans un brouillon », raconte l’Américaine au Figaro. Puis, en l’espace de quelques heures seulement, la magie de l’intelligence artificielle s’est chargée du reste.
Le robot conversationnel a rédigé le texte du livre à partir des requêtes de la famille Blanchette, tandis que l’outil (Midjourney) l’a mis en image et a conçu sa couverture. Rien de plus simple !
Argent facile, temps limité. A peine quelques jours plus tard la version numérique de « Imara’s crazy curl », signée par Scarlet, ChatGPT et Midjourney, était disponible dans la boutique Amazon Kindle pour 1,99 dollar. Dans sa version papier, le livre de 35 pages, imprimé à la demande dans les centres de distribution du géant mondial de l’e-commerce, est vendu à 9,99 dollars.
Et ce n’est que le début…