M. Mohamed Fawzi, chercheur au Centre Egyptien pour la pensée et les études stratégiques, a jugé la situation actuelle à Gaza d’une réaction aux politiques adoptées par le gouvernement israélien et pas une action. « Cette escalade dans la région est le résultat d’une série de pratiques israéliennes qui ont mené à cette forte explosion, citant par exemple l’expansion significative des politiques de colonisation. Récemment, les Nations Unies avaient fait état de milliers de colonies dans les territoires occupés habités par des centaines de milliers d’israéliens. Et cela n’est pas limité à l’action de construire des colonies à la région mais également aux pratiques quotidiennes des colons », a-t-il dit.
En outre, bien que le droit international criminalise les colonies et les considère comme illégales, le gouvernement de Netanyahu ne respecte pas le droit international, mais a haussé le budget pour les activités de colonisation. Aussi, Il y a des attaques répétées contre les sanctuaires religieux et la mosquée Al-Aqsa de la part de groupes de colons, comme l’illustre l’interdiction répétés pour certaines pratiques religieuses.
Et de poursuivre que cela s’ajoute à l’embargo continu de la bande de Gaza qui souffre de manque des aliments et de l’eau ; le gouvernement israélien bloque également les aides médicales et humanitaires à la bande de Gaza. Une autre raison importante est que le gouvernement israélien cible des personnes appartenant, selon le gouvernement, au groupes Hamas ou le Jihad islamique.
Toutes ses raisons, selon lui, ont mené à une telle escalade avec une telle violence.
En ce qui concerne les déclarations faites par l’armée israélienne à propos de déplacement des palestiniens vers les territoires égyptiens, précisément au Sinaï, M. Fawzi a assuré que cet appel aux habitants de Gaza à migrer vers Sinaï est une proposition complètement rejetée par les Palestiniens avant d’être rejetée du côté égyptien. Cela constitue une violation du droit des Palestiniens de retourner vers leur terre, et c’est totalement inacceptable.
De même, l’État égyptien rejette une telle proposition, qui est contraire à la vision égyptienne pour résoudre la question palestinienne, car l’Égypte assure la nécessité d’un État palestinien indépendant conformément aux frontières du 4 Juillet 1967.
D’une autre part, cette proposition a aussi des répercussions négatives que ce soit au niveau sécuritaire ou économique. « L’armée israélienne a publié un communiqué officiel niant cette déclaration. À mon avis, ce démenti est considéré comme plus diplomatique que réel. », a-t-il jugé.
Quant à l’envoi par les Etats-Unis du porte-avions Gerald Ford dans la Méditerranée, M. Fawzi indique que cette mesure, selon son point de vue, a des aspects importants, vient tout d’abord, de maintenir l’ordre et rétablir le calme dans la région. « Il est clair le fort soutien des États-Unis au côté israélien, tout en craignant que certaines parties contribuent directement dans le conflit actuel ou ouvrent de nouveaux fronts dans le conflit avec Israël », a-t-il renchérit.
Selon le chercheur, il y aura certains facteurs qui pousseront les parties à adopter une situation de calme, entres-autre la pression publique en Israël sur le gouvernement de Netanyahu, surtout avec le dossier des détenus israéliens. Aussi il y a des pressions de certains partis internationaux et régionaux. Le rôle de l’État égyptien reste le rôle le plus important et central dans ce dossier.