Par: Ingi Amr


En Egypte, il n’est pas question de débuter le mois béni de Ramadan sans décorations et illuminations. Star de ces illuminations, la lanterne de Ramadan est connue sous le nom de « fanous ».
Le fanous de Ramadan n’est pas une simple décoration. C’est un symbole du mois béni. Dans les quelques jours qui précèdent le début du mois de Ramadan, ces « fanous » abondent à travers les rues, accrochées aux balcons, devant les portes des commerces, aux terrasses des cafés. L’ambiance de Ramadan s’impose.
Chaque Ramadan, de nouvelles formes et matériaux de fanous se trouvent chez les vendeurs. Cette année, l’on trouve des fanous en bois, en métal, en tissu de khiyaméya ( aux couleurs rouge, jaune et bleu), en crochet, en plastique. L’on trouve aussi des fanous sous forme du canon de Ramadan et d’autre sous forme d’étoile. Il y a également des fanous fabriqués en tissu de khiyamiya. Leurs tailles sont variées. Plus le fanous est grand plus le prix devient plus élevé.
Le nouveau cette année est qu’il y a, précisément dans les ventes en ligne, des fanous bougies et savons ! Oui des bougies sous forme de fanous, de croissant ou d’étoile. Et aussi le savon est taillé sous la forme du fanous de Ramadan.
Ateliers traditionnels
Les ateliers traditionnels de fabrication des fanous se trouvent au Caire historique, autour de la mosquée Ibn Touloun. Le nombre de ces ateliers de fabrication a malheureusement décru à cause de l’importation de fanous chinois. Bien que l’artisanat local reste plus cher, il est garant de savoir-faire, de tradition et de qualité. Les formes traditionnelles retrouvent leur place dans les rues et les maisons. A l’origine, le fanous était fabriqué en cuivre.
Mais quelle est l’histoire du fanous ?
Selon l’historien égyptien Al-Maqrizi, qui a écrit sur le Califat Fatimide (Xe-XIIe siècle), les fawanis (pluriel de fanous), seraient une évolution des bougies de Noël utilisées par les Coptes. Cela expliquerait d’après le savant que le nom de « fanous » se rapproche du terme grec « phanos » qui signifie bougie.
En outre, un récit répandu lie l’origine du fanous à lorsque le chef fatimide Al-Muizz li-Din Allah est arrivé en Egypte durant le Ramadan de l’année 969. Les Egyptiens l’auraient alors accueilli avec des lampes et des torches.
Une autre version relie la tradition au calife Al Hakim bi-Amrillah, qui se déplaçait pour observer l’apparition du croissant lunaire annonciateur du mois de Ramadan étant accompagné d’enfants, lui ouvrant le chemin de leurs lanternes colorées. Il aurait, plus tard, ordonné à toutes les mosquées de suspendre, durant Ramadan, des lanternes, selon le site egyptoscope. Celles-ci, allumées au coucher du soleil, indiquaient aux musulmans l’heure de l’iftar et illuminaient les rues après la rupture du jeûne.