Que vous soyez au bout du rouleau ou en pleine forme, un conseil d’ami : évitez les ennuis! Dans le folklore égyptien, on dit que la prudence est la mère de la tranquillité. Alors, méfiez-vous des mots qui dépassent votre pensée, sous peine de vous attirer des soucis inutiles !
Méfachféch : L’état post-fatigue avancée
Si un objet est en mille morceaux, qu’il n’a plus la moindre chance de retrouver son état initial, alors il est méfachféch. Mais attention, ce n’est pas réservé aux objets ! Un Égyptien fatigué jusqu’à l’os, lessivé au point de ne plus tenir debout, est aussi qualifié de méfachféch. Si on vous dit ça après une longue journée, prenez une chaise et reposez-vous : c’est du sérieux.
Bilia : L’apprenti de service
Là-bas, en Egypte, on ne tourne pas autour. Dans les ruelles du Caire ou les ateliers de mécanique, il y a toujours un bilia qui traîne. Ce terme, réservé aux apprentis, désigne le jeune qui commence un métier sous l’œil attentif d’un ousta, un maître artisan.
Il y a quelques années, le célèbre Mohamed Henedi a popularisé le mot avec son film Bilia wi démaghou el-alia (Bilia et son cerveau brillant).
Comme quoi, être un bilia, ça n’empêche pas d’avoir de la jugeote !
Hartal : L’art du blabla
Ne vous méprenez pas : hartal vient du verbe arabe harta, qui signifie «couper». Pourtant, dans le dialecte égyptien, il n’a rien à voir avec une paire de ciseaux.
Il décrit plutôt quelqu’un qui débite des paroles sans queue ni tête, un vrai moulin à paroles version freestyle. Si vous croisez un hartal, armez-vous de patience… ou fuyez discrètement !
Proverbes : Perles de sagesse à l’égyptienne
Kani we mani : Du miel
et du beurre, mais pas d’infos

Dans l’Egypte antique, un paysan offrait du beurre (kani) et du miel (mani) aux prêtres pour obtenir une bénédiction divine. Aujourd’hui, l’expression désigne une personne qui parle beaucoup, mais sans jamais rien dire d’utile. Si votre interlocuteur vous noie sous une avalanche de mots vides, vous êtes en plein kani we mani. Ne perdez pas votre temps, changez de conversation !
Min khaf slem : Prudence
est mère de sûreté
Les Égyptiens ont un rapport ambigu avec la peur. Être lâche ? Très mal vu. Prendre des risques inutiles ? Encore pire.
Alors, quand la tempête gronde, que l’autorité menace ou que les ennuis pointent le bout de leur nez, on se rappelle ce vieux dicton : Min khaf slem.
Celui qui craint évite le danger. Parfois, mieux vaut être un peu peureux qu’un grand imprudent !
Moralité
Entre fatigue, apprentissage et bavardages, mieux vaut choisir ses mots et ses actions avec précaution.
Parce qu’en Egypte comme ailleurs, un bilia peut devenir un maître, un méfachféch peut retrouver de l’énergie… mais un hartal restera toujours un moulin à paroles !