Mouton, ballon, bonbon, sont comme chaque année les grands slogans du Grand-Baïram. Chaque famille cherche à acheter la viande ou le mouton qui lui convient le plus. Mais aussi le grand moment de la fête, c’est la prière. Une prière qui rassemble dans un grand élan les fidèles de l’Islam. Que vous soyez au Caire ou ailleurs, ne laissez rien vous empêcher de célébrer dans une ambiance joviale, malgré le coronavirus !
Spiritualité d’une fête
Par Ghada Choucri
Les fêtes, c’est le moment des petits bonheurs, des réunions de famille, des petits ricanements et sauts des enfants… etc. C’est le moment d’évoquer les souvenirs d’enfance, de renouer avec le passé et les bonheurs d’autrefois oui, mais aussi, parfois c’est le moment de renouer avec notre côté spirituel, et ce à travers des rituels religieux liés aux fêtes.
Donc en parlant des fêtes on ne peut pas oublier les moments spirituels, notamment avec le Grand-Baïram, ou a lieu le pèlerinage un des cinq piliers de l’Islam.
Le pèlerinage se fait au 12ème et dernier mois du calendrier musulman, “Zoul Hegga”, à La Mecque en Arabie Saoudite. Il s’agit de la ville natale du Prophète Mohamed (paix et salut sur lui). Chaque année, à ce moment des milliers ou des millions de musulmans de par le monde affluent à La Mecque pour effectuer le pèlerinage.
Toutefois, à cause du coronavirus, le pèlerinage a été limité cette année 2021, uniquement aux Saoudiens et aux résidents en Arabie Saoudite avec un maximum de 60 mille pèlerins, selon le site Internet DW.
En 2020, ce nombre était limité à 10 mille seulement pour une tranche d’âge de 20 à 50 ans et d’autres conditions plus strictes. Le point commun c’est toujours le respect strict des mesures de prévention et gestes barrières contre le Covid-19. Au début du coronavirus, les images de la Ka’aba vide, avaient attristé le monde musulman.
Aujourd’hui, même si la situation n’est pas totalement revenue à la normale, au moins ça donne espoir qu’un jour, nous pourrons tous y revenir.
Toutefois, si le pèlerinage a été et demeure affecté par le virus, la situation s’est améliorée pour la prière de l’Aïd Al-Adha qui a été annulée en 2020 en raison du coronavirus.
Cette année, le ministère des Wakfs a annoncé que la prière aura lieu dans les mosquées désignées pour la prière du vendredi, et ce en respectant toujours les mesures de prévention, distanciation sociale et gestes barrières.
Bien entendu, les habitudes des prières des fêtes ont changé, puisqu’il est interdit de se faire accompagner par les enfants et donc interdit de distribuer les bonbons ou cadeaux, on garde les distances, on ne se serre plus les mains, et on ne lance plus les ballons du haut des mosquées.
Cependant, on a eu cette deuxième chance, au moins, de descendre de la maison, écouter les Takbirat de la fête retentir dans les rues calmes et sereines et partager ce moment avec nos proches, même si en respectant les gestes barrières.
A chaque fête son plat
Par Ingi Amr
C’est le Grand-Baïram. Nous avons donc rendez-vous avec un plat à ne pas rater : la Fatta. C’est le plat traditionnel de cette fête.
Il s’agit d’un plat composé d’ingrédients fixes : pain, riz et viande. Pourtant, la méthode de préparation diffère d’une région à l’autre. En Haute-Egypte, le pain est frit avec de l’ail, on y ajoute un bout de soupe, on met dessus le riz et la viande en haut avec une sauce de tomate à l’ail et au vinaigre. Au Delta, le pain n’est pas frit, le riz est attendri par la soupe et garni d’ail au vinaigre et la viande se met en haut sans sauce de tomate.
Pourtant, la version classique de la Fatta est celle où l’on met le pain frit, puis le riz puis la sauce de tomate à l’ail et au dessus la viande.
Quelle que soit la version de Fatta, vous la mangerez sans doute au Grand-Baïram.
Quelques familles ont même l’habitude de la manger au petit déjeuner, après la Prière du Baïram. Bon appétit !
Quand le repas rassemble
Dans un appartement, un chalet ou une villa, à domicile ou dans une station balnéaire, un grand nombre de familles (aisées bien sûr), se prépare pour le Barbecue de la Fête.
C’est la fête du Sacrifice, c’est donc l’occasion de manger de la viande.
Un balcon ou un jardin, la grille, le charbon et la famille rassemblée. Voilà toutes les conditions exigées pour commencer le Barbecue.
Mais il faut quand même savoir que griller la viande n’est pas la façon la plus « bonne » pour la manger, si l’on parle de point de vue santé. Vous allez sans doute manger de la viande rouge que ce soit viande de mouton ou de bœuf. Il ne faut pas trop en manger. La viande rouge contient des graisses saturées. C’est un mauvais gras pour la santé car ça augmente votre mauvais cholestérol. Pour réduire la quantité de gras saturés de votre viande, enlever le gras apparent de celle-ci avant la cuisson et éviter de manger la peau de la volaille qui est extrêmement riche en gras saturés, en calo-ries et en lipides.
Pour que votre viande rouge soit moins riche en calorie, faites-la cuire dans un mode de cuisson qui ne requiert pas de corps gras, enlever le gras apparent de votre viande ou optez pour une viande rouge maigre.
Loin du Grand-Baïram, de façon générale, il ne faut pas manger la viande avec excès.
Une portion de viande rouge quotidiennement présente de nombreux risques pour la santé : cette habitude augmente de 18% le risque de maladie cardiovasculaire.
Entre les Sukuks de sacrifice et les abattoirs,
les Egyptiens balancent !
Par Dalia Hamam
C’est la Grande Fête … la fête du Grand-Baïram qui dure quatre jours, pendant lesquels on sacrifie une bête, un mouton, une chèvre ou une vache. Cette fête symbolise l’acte de soumission à Dieu. Elle commémore le sacrifice du Prophète Ibrahim qui s’apprêtait à sacrifier son propre fils Ismaïl à la suite d’un rêve puis l’ange Gabriel lui apparut et lui demanda de sacrifier un mouton à la place de son fils. L’essentiel est de diviser la bête égorgée en trois tiers. Le premier tiers est distribué aux pauvres, le deuxième est partagé à l’entourage (Voisins et amis) et le dernier est réservé à la famille.
Depuis des années, le ministère des Wakfs a lancé les « Sukuks » de sacrifice dans la société égyptienne. Il s’agit d’une somme d’argent payée par la personne qui espère distribuer de la viande aux familles les plus nécessiteuses dans certaines provinces d’Egypte. Le coût des «Sukuks» débute à 1.500 livres égyptiennes. Et c’est le ministère de l’Approvisionnement qui contrôle l’abattoir.
Alors, entre les « Sukuks » de sacrifice et les bouchers ou l’abattoir, les avis des Egyptiens balancent.
Au premier jour de la fête, et juste après la prière de l’Aïd, les musulmans se dirigent ensuite vers les bouchers ou les abattoirs pour débuter le sacrifice. Certaines règles doivent être respectées lors du sacrifice : les yeux de la bête doivent être bandés et la bête doit être abattue par une personne maîtrisant la pratique pour ne pas la faire souffrir. En plus, l’animal doit être étendu sur le côté gauche et sa tête dirigée vers la Kibla. Ensuite, le boucher commence à égorger l’animal et il attend jusqu’à ce que le sang sorte complètement du corps pour débuter son travail.
Pour certains, surveiller l’acte de sacrifice est un must et une habitude familiale. «Personnellement, je préfère partager l’acte de générosité entre les pauvres et les nécessiteux en leur distribuant des sacs de viande. Après la prière de l’Aïd, je me précipite vers le boucher avec qui je me suis mis d’accord. En quelques heures je rentre chez moi après avoir distribué le tiers de la viande », a renchéri M. Ali Youssef.
Pour d’autres, ils préfèrent acheter les « Sukuks». « Le fait de voir le sang des bêtes partout dans les rues me fait mal. Je préfère donc acheter des « Sukuks » de sacrifice présentés par le ministère des Wakfs. De même, je voyage pendant les jours de la fête et je ne trouve de moyen plus crédible que le ministère de Wakfs pour dis-tribuer les viandes », a expliqué Mme Mona Khalil. Et d’ajouter que « cette fête permet aux croyants de se souvenir de tout ce que Dieu a fait pour eux, c’est une manière de remercier Allah Le Tout-Puissant ».