Le mois de ramadan est celui du jeûne et de la prière, mais il est encore celui de la joie partagée, surtout au moment de l’Iftar et au cours des longues veillées. Ce mois a aussi ses personnages caractéristiques, comme le messaharati. Le mois de ramadan est partagé en trois dizaines. Les 10 premiers jours sont consacrés à la vie familiale, les 10 suivants aux visites chez les parents et amis et les 10 derniers à la préparation de la fête du Petit Baïram. Le jeûne du mois de ramadan a été institué par le prophète Mohamed en l’année 624 de notre ère. Le Prophète remporta une victoire sur une caravane mecquoise. Cette victoire eut pour lui une signification religieuse et il décida alors l’institution du jeûne pendant le mois de ramadan. Ce fut pendant ce mois sacré de ramadan que Dieu révéla sa loi au Prophète en lui transmettant le Coran. Dès son institution, le jeûne du mois de ramadan fut réglementé d’une manière très précise pour célébrer cette période pendant laquelle le Coran était descendu. Un verset du livre saint précise cette législation : “Le mois du Ramadan, durant lequel le Coran est descendu, est une direction pour les hommes… Quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il le jeûne”, mais en est exempté celui qui est malade ou en voyage. “Dieu réclame de vous le facile”, dit le Coran, “et veut point de vous le pénible”. Pendant tout le mois de ramadan, les croyants s’abstiennent de toute nourriture et boisson, même l’eau et les cigarettes, pendant le jour, depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil. Les fidèles ne mangent que pendant la nuit. Une règle existe pour déterminer ce temps : “Mangez et buvez, alors, jusqu’à ce que soit distinct pour vous le fil noir du fil blanc de l’aube”, est-il prescrit dans le Coran. Il est bien connu, dans toutes les civilisations et les religions, que le jeûne est la santé de l’âme et du corps. Une rupture des habitudes gastronomiques ne peut faire que du bien. Dans l’Islam, le jeûne du mois de ramadan exprime un élan de piété vers Dieu. Le croyant espère trouver dans ce jeûne une expiation à ses fautes en même temps qu’un moyen d’obtenir la miséricorde divine le jour du jugement. Mois d’épreuve et d’exaltation de la vraie foi, le Ramadan est aussi un mois d’ébranlement mystique et psychique causé par l’anomalie de l’existence matérielle, les heures des repas et du sommeil entre autres. Les excès d’ascétisme auxquels les croyants pourraient se livrer au cours de ce mois de ramadan sont vivement réprouvés par les doctrines islamiques. La tradition rapporte le cas d’un fidèle qui observait le jeûne pendant 36 heures de suite. Il rompait alors je jeûne qu’il reprenait pour 36 autres heures et ainsi de suite pendant tout le mois de ramadan. Dieu, dit-on, n’accepta pas son jeûne. Cette période du mois de ramadan a une grande importance dans la vie musulmane car, selon les enseignements du prophète Mohamed, si la prière conduit les hommes à la moitié du chemin vers Dieu, le jeûne, lui, permet d’arriver aux portes du ciel. Le jeûne a donc une valeur spirituelle de très grande importance. De plus, il est un facteur d’équilibre pour le corps humain et le Prophète avait coutume de dire : “ Le jeûne est la santé”. En plus des considérations spirituelles et sanitaires du jeûne, cette période du mois de ramadan est une guerre sainte. En effet, ce mois donne la possibilité au croyant de lutter contre ses faiblesses, ses défauts, ses comportements qui ne sont pas conformes avec la volonté de Dieu. Le jeûne lui apprend à se comporter en maître à l’égard de ses passions. Il lui permet encore d’éprouver la faim des pauvres et il est l’occasion, pour les plus riches, de penser à ceux qui sont démunis, les déshérités de la terre. Le jeûne du mois de ramadan est tellement beau et élevé qu’il n’appartient pas aux hommes, mais à Dieu qui le recommande à ses créatures. Un hadith célèbre rappelle cette réalité : “Toutes les œuvres des fils d’Adam leur appartiennent, sauf le jeûne qui est à Moi. C’est Moi”, dit Dieu, “qui le récompense”.