Dans une grande boîte en métal décorée de motifs dorés, les pâtisseries de l’Aïd attendaient avec impatience l’arrivée de la fête. Chaque année, elles se disputaient l’honneur d’être la star des plateaux gourmands. Mais cette fois-ci, la tension était plus forte que jamais.
— Cette année, c’est moi qui vais briller ! déclara fièrement le **khak**, cette douceur sablée au cœur tendre de noix. Je suis le plus traditionnel, le plus attendu après le mois de Ramadan !
— Ne sois pas si sûr de toi, répliqua le biscuit, doré et moelleux. Moi, je me décline en mille saveurs : vanille, chocolat, pistache… Tout le monde m’adore, petits et grands !
— Ah, quelle prétention ! soupira un petit-four délicatement décoré. Regardez-moi, je suis l’élégance même, la finesse de la pâtisserie de l’Aïd. Sans moi, les plateaux manqueraient de raffinement.
Ainsi débuta une bataille gustative, chacun vantant ses atouts et méprisant les autres. Chaque jour, les douceurs se moquaient les unes des autres.
— Tu es trop friable, on t’émiette avant même de te croquer ! lança le biscuit au khak.
— Et toi, tu es si simple qu’on t’oublie dès qu’on croque un petit-four ! rétorqua le khak.
— Assez ! protesta le petit-four. Je suis plus qu’un simple gâteau, je suis une œuvre d’art !
Mais alors que la fête approchait, un problème survint. La boîte de métal n’était pas bien fermée, et une brise fraîche s’engouffra, desséchant les biscuits, ramollissant les khaks et faisant fondre le décor des petits-fours.
— Catastrophe ! s’écria le khak, craignant d’être trop dur pour être apprécié.
— Nous allons être boudés par les invités… gémit un biscuit craquelé.
— Nous ne sommes rien sans les autres ! réalisa le petit-four.
Alors, au lieu de se disputer, les pâtisseries décidèrent de s’unir. Les khaks se serrèrent les uns contre les autres pour préserver leur tendresse, les biscuits se regroupèrent pour conserver leur moelleux, et les petits-fours protégèrent leurs décors en s’abritant derrière leurs compagnons.
Le jour de l’Aïd, malgré l’épreuve, la boîte s’ouvrit sur un plateau varié et délicieux. Les invités furent émerveillés par la diversité des douceurs. Chacun trouvait son bonheur, savourant tantôt un khak fondant, tantôt un biscuit gourmand ou un petit-four raffiné.
Ainsi, les pâtisseries comprirent une précieuse leçon : ce n’est pas la compétition qui fait briller l’Aïd, mais la complémentarité et la solidarité.